Brésil: les syndicats remercient les évêques pour leur soutien aux manifestations

Plusieurs centrales syndicales ont envoyé un courrier à la Conférence Nationale des Évêques du Brésil (CNBB). Faisant référence à la grève générale du 28 avril dernier, ils y expriment leur «reconnaissance et leur gratitude pour l’appui clair et explicite de l’Église Catholique».

Selon le courrier, adressé au Cardinal Mgr Sergio da Rocha, président de la CNBB, «le courage et la générosité de nombreux évêques et les déclarations énergiques de la propre Assemblée générale de la CNBB ont donné un grand courage à nos troupes».

Les responsables des organisations syndicales ont admis que le soutien de la Conférence des Évêques était d’autant plus précieux que cette dernière a subi des pressions de la part du gouvernement pour qu’elle modifie son positionnement critique concernant les réformes.

«L’Eglise brésilienne suit le Pape François»

Dans leur courrier, les responsables syndicaux ont également cité le Pape François. «Nous qui nous enthousiasmions déjà avec les prises de positions prophétiques du Pape, nous constatons maintenant, avec beaucoup de bonheur, que l’Église du Brésil suit son pasteur et met en pratique l’Evangile et la pratique de Jésus Christ», ont affirmé les syndicalistes.

«Grave moment national»

Ce courrier a été adressé alors que s’est tenue, du 26 avril au 5 mai, la 55^ème Assemblée générale des évêques du Brésil, au Sanctuaire Marial d’Aparecida. Une réunion durant laquelle la situation sociale du pays a été largement évoquée et qui a donné lieu à une note officielle intitulée «Le grave moment national».

Les évêques y affirment que l’Etat démocratique de droit, «reconquis grâce à une intense participation populaire après le régime d’exception (dictature 1964-1985, ndlr), court aujourd’hui un risque avec le discrédit et le désenchantement de la politique et des pouvoirs de la République, dont les pratiques sont très éloignées des aspirations d’une grande partie de la population». La CNBB a complété en affirmant qu’il faut construire une démocratie réellement participative.

La responsabilité des politiques

S’adressant  encore aux responsables politiques, les représentants de la CNBB ont souligné que le peuple brésilien a du courage, de la foi et de l’espérance. Il en va de votre responsabilité de défendre la dignité et la liberté, de promouvoir une culture de paix pour tous, de lutter pour la justice et pour la cause des opprimés et de faire que le Brésil soit une nation respectée».

«La CNBB est toujours disponible pour collaborer à la recherche de solutions pour affronter le grave moment que nous vivons et appelle les catholiques et les personnes de bonne volonté à participer, consciemment et activement, à la construction du Brésil que nous voulons», conclut le communiqué (cath.ch/jcg/bh)