Le Bureau de presse du Saint-Siège plus international, laïc et féminin

Deux laïcs, dont une femme, et tous deux non Italiens: c’est une petite «révolution» qu’a lancée le pape François en nommant à la direction du Bureau de presse du Saint-Siège deux journalistes, l’Américain Greg Burke, et l’Espagnole Paloma Garcia Ovejero.

Ce changement en dit long sur l’objectif poursuivi par la réforme des médias du Vatican: la communication du Saint-Siège sera désormais davantage confiée à des laïcs, des femmes, tous issus de diverses nationalités pour mieux représenter l’universalité de l’Eglise catholique.

Une disparition progressive du français

Si un laïc avait déjà dirigé le Bureau de presse du Saint-Siège – l’Espagnol Joaquin Navarro Valls – le pape François a cette fois-ci innové en choisissant «deux journalistes, avec une expérience dans tous les médias (presse papier, télévision, radio, Internet), correspondants depuis longtemps au Vatican pour leurs médias», note le Corriere della Sera. En outre, souligne encore le quotidien italien, «leur langues maternelles sont les plus répandues, anglais et espagnol». Avec le récent départ du dernier francophone du Bureau de presse, ce choix renforce d’ailleurs la disparition progressive du français dans l’institution.

Un signe clair d’internationalisation

Cette double nomination est un «signe clair d’internationalisation» du Saint-Siège, a confirmé par la suite Greg Burke devant une poignée de journalistes. «Nous avons ici trois langues, l’italien est la langue interne au Vatican, la langue commune et qui restera comme telle, a-t-il ajouté, mais en termes de catholicisme l’espagnol est énorme, c’est la moitié de l’Eglise, et pour rassembler, l’anglais est utile. Petit à petit, vous entendrez plus d’anglais!». A noter que les deux journalistes parlent également un italien courant.

Davantage de femmes dans les rôles à responsabilité

Autre révolution, le choix d’une femme pour le poste de vice-directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, une manière pour le pape François de concrétiser ses nombreux appels à donner davantage de rôles à responsabilité aux femmes dans l’Eglise.

Rassurer certains esprits inquiets

C’est le préfet du Secrétariat pour la communication, Mgr Dario Edoardo Viganò, qui est venu annoncer en personne, au Bureau de presse du Saint-Siège, cette double nomination, en présence des deux intéressés et du père Federico Lombardi, directeur sortant. «Je suis sûr qu’ils trouveront en vous, collègues, l’occasion de dialoguer et de discuter aussi de certains aspects qui devront être compris en profondeur». Avoir choisi des journalistes pour diriger le Bureau de presse du Saint-Siège est aussi une occasion de rassurer certains esprits inquiets des conséquences de la réforme des médias du Vatican. Le Bureau de presse du Saint-Siège, a rappelé Mgr Vigano, est en effet désormais l’»une des cinq directions du Secrétariat pour la communication».

La fin d’une époque

Mgr Vigano a aussi rendu hommage au père Federico Lombardi, qui quittera officiellement ses fonctions de directeur du Bureau de presse du Saint-Siège à compter du 1er août. Le père Lombardi nous a laissé «comme style la vision ecclésiale des événements, en prenant en compte les différentes sensibilités et la complexité de l’Eglise», a-t-il assuré. Sa deuxième «grande richesse» est d’avoir vécu, sous Benoît XVI et le pape François, «une herméneutique spirituelle de l’Eglise», qui ne «reconnaît à personne le rôle d’antagoniste». Il n’empêche que le départ du père jésuite Federico Lombardi marque la fin d’une époque où Radio Vatican, dont il a longtemps été directeur, avait une place prépondérante dans la communication du Vatican.

Au jour de leur nomination, Greg Burke et Paloma Garcia Ovejero ont été reçus en privé par le pape François, à la Maison Sainte-Marthe, au Vatican. (cath.ch-apic/imedia/bl/gr)

Au jour de leur nomination au Bureau de presse du Saint-Siège, les journalistes laïcs et étrangers Greg Burke et Paloma Garcia Ovejero ont été reçus en privé par le pape François.
12 juillet 2016 | 12:08
par Grégory Roth
Temps de lecture: env. 2 min.
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