Cameroun: un séminariste tué à bout portant

Un jeune séminariste a été tué dans la matinée du 4 octobre 2018 par un militaire à Bamessin, au nord-ouest du Cameroun, dans la zone anglophone du pays, a annoncé Mgr Cornellus Fontem Esua, l’archevêque de Bamenda.

Dans un communiqué publié sur Facebook le 5 octobre, Mgr Esua, archevêque du diocèse de Bamenda, a précisé que Akiata Gérard Anjiianggwe a été abattu à bout portant à la paroisse Sainte-Thérèse de Bamessin, commune de Ndop, dans le département du Ngo-Ketunjia.

Selon l’évêque, Gérard et quelques autres fidèles étaient restés sur les lieux après la messe pour préparer la liturgie du lendemain. Ils étaient devant l’église quand des militaires, venant de Ndop se sont arrêtés à l’entrée du lieu de culte. Les fidèles qui étaient restés avec Gérard, en voyant l’armée venir, se sont enfuis dans l’église avant de s’y enfermer.

Resté dehors, Gérard se prosternait sur le sol en priant le chapelet à la main. Les militaires ont essayé d’ouvrir la porte de l’église, mais sans succès. Ils lui ont demandé de se relever puis de s’allonger à nouveau avant de lui ont tirer trois balles dans le cou.

Depuis octobre 2016, les régions anglophones du Cameroun qui font 20% de la population totale du pays, estimé à plus de 22 millions d’habitants réclament leur indépendance du reste du pays. Ce conflit sécessionniste est parti d’une simple revendication sociale. L’Eglise catholique du Cameroun s’est prononcée plusieurs fois contre cette indépendance, plaidant plutôt pour une décentralisation plus poussée de l’administration.

Fils unique, Gérard Anjiianggwe devait commencer sa formation, le 12 octobre, au Centre de formation spirituelle Jean-Marie Vianney de Bafut, pour son sacerdoce ministériel. (cath.ch/ibc/bh)

9 octobre 2018 | 17:19
par Bernard Hallet
Temps de lecture: env. 1 min.
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