Le cardinal guinéen Robert Sarah est préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements depuis 2014 | © f-r Salefran/CC BY-SA 4.0)
Vatican

Le cardinal Sarah rassure les catholiques traditionalistes

Aux fidèles de la messe tridentine, en vigueur avant la réforme liturgique qui a suivi le Concile Vatican II, le cardinal Robert Sarah a affirmé: «Vous n’êtes pas traditionalistes, mais catholiques!». Le préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements l’a réaffirmé lors d’un colloque pour les 10 ans de la lettre apostolique Summorum Pontificum sur la liturgie romaine.

La Lettre apostolique Summorum Pontificum, «donnée motu proprio par le pape Benoît XVI le 7 juillet 2007 et entrée en vigueur le 14 septembre 2007, a rendu plus accessible la richesse de la liturgie romaine à l’Eglise universelle», écrit le cardinal William Levada, président de la Commission pontificale Ecclesia Dei, le 30 avril 2011. Cette Commission veille à l’organisation des communautés traditionalistes restées fidèles à l’Eglise catholique.

Les traditionalistes invités à ne pas se laisser enfermer dans un «ghetto»

A l’occasion des 10 ans de Summorum Pontificum sur la liturgie, trois cardinaux ont participé le 14 septembre 2017 à un colloque à l’Université Angelicum de Rome. Parmi eux, le cardinal Robert Sarah a demandé aux fidèles de la messe tridentine de ne pas se laisser enfermer dans un «ghetto», pour témoigner de leur foi au monde.

«Vous n’êtes pas traditionalistes, mais catholiques, comme moi, comme le Saint-Père», a affirmé le cardinal guinéen. «Laissez les chaînes du ghetto traditionaliste, Dieu vous le demande !», afin d’offrir au monde votre témoignage de foi, a-t-il ajouté.

Un «soin paternel» pour les communautés de rite tridentin

Plutôt que de ›réforme de la réforme’, le cardinal Sarah a préféré parler «d’enrichissement mutuel» des deux formes du rite romain. Selon des propos rapportés par la revue jésuite Civiltà Cattolica en novembre 2016, le pape François avait affirmé que «parler de la réforme de la réforme» était une erreur.

Enrichissement qui prendra du temps et du discernement. Car cette réconciliation des deux formes liturgiques ne doit pas aboutir selon le cardinal Sarah à un rite «hybride», fait de compromis. Le prélat s’est également adressé aux évêques pour leur demander un «soin paternel» pour les communautés de rite tridentin.

«Défi» des traductions liturgiques

Concernant les traductions liturgiques, le cardinal Sarah a expliqué que la Congrégation dont il a la charge ne pourrait pas promouvoir «une approche à la carte» des livres liturgiques. Un Motu proprio du pape François du 9 septembre dernier, Magnum Principium, a en effet rééquilibré le processus des traductions en langue locale, entre Rome et les conférences épiscopales, en faveur de ces dernières. Tout en réaffirmant le souci de «l’unité» du rite romain.

Lors son intervention, le cardinal Gerhard Müller, préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a remarqué que les traductions liturgiques étaient un «grand défi», pour rester fidèles à la tradition de l’Eglise et au contenu initial en latin. «Il ne peut pas y avoir de traduction sans spiritualité, a-t-il soutenu, sans participation permanente à la liturgie».

En ouverture de ce colloque, Mgr Guido Pozzo, secrétaire de la Commission pontificale Ecclesia Dei, a transmis un message de bienvenue au sein de l’Université pontificale de la part de Mgr Luis Ladaria Ferrer, nouveau préfet de la Congrégation de la doctrine de la foi.

Le colloque Summorum Pontificum est suivi du 15 au 17 septembre par un pèlerinage réunissant les fidèles catholiques attachés au rite de 1962. Par ailleurs, un troisième cardinal, Raymond Burke, assistait également à la rencontre. (cath.ch/imedia/ap/be)

 

Le cardinal guinéen Robert Sarah est préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements depuis 2014 | © f-r Salefran/CC BY-SA 4.0)
15 septembre 2017 | 08:53
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 2 min.
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