Avec la pandémie, Caritas traite de plus en plus souvent des cas de précarités extrême chez les résidents étrangers | (photo prise à Caritas Genève) © Raphaël Zbinden
Suisse

Caritas contre l'affaiblissement des aides sociales pour les étrangers

La loi sur les étrangers et l’intégration restreint de plus en plus le droit aux aides pour cette population, déplore Caritas Suisse. L’œuvre d’entraide catholique demande que la sécurité sociale ne dépende pas du passeport.

«En Suisse, quiconque se trouve dans une situation de détresse financière a le droit d’être aidé et assisté pour pouvoir mener une existence conforme à la dignité humaine», souligne Caritas Suisse dans une prise de position, le 30 juin 2021. Une clause qui figure dans la Constitution fédérale et vaut pour tous les résidents, indépendamment de leur origine.

L’organisation catholique remarque cependant que la loi sur les étrangers et l’intégration restreint de plus en plus le droit à une aide. La crise du coronavirus a fait apparaître encore plus clairement la pauvreté qui en résulte. Caritas réclame ainsi la suppression du lien juridique entre le statut de séjour et la garantie du minimum vital.

«La pauvreté n’est pas un crime»

Des études montrent que près d’un tiers des personnes ayant droit à l’aide sociale y renoncent. Notamment celles pour qui la perception de l’aide sociale risque d’entraîner des conséquences négatives sur leur statut de séjour ou leur permis d’établissement. Ces personnes se retrouvent par conséquent dans des situations très précaires. Et de nouveaux durcissements de la loi sur les étrangers sont déjà prévus afin de priver d’aide sociale un maximum de personnes originaires de pays tiers, prévient Caritas Suisse.

L’œuvre d’entraide salue donc l’acceptation de l’initiative parlementaire «La pauvreté n’est pas un crime» par la Commission des institutions politiques du Conseil national. Le texte veut abroger les derniers durcissements de la loi sur l’immigration. «Il ne doit plus être possible de révoquer l’autorisation de séjour des étrangères et étrangers séjournant en Suisse de façon régulière et ininterrompue depuis plus de dix ans, en cas de recours à l’aide sociale», demande Caritas. (cath.ch/com/rz)

Avec la pandémie, Caritas traite de plus en plus souvent des cas de précarités extrême chez les résidents étrangers | (photo prise à Caritas Genève) © Raphaël Zbinden
1 juillet 2021 | 10:00
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 1 min.
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