Une cathédrale attaquée en Centrafrique

La cathédrale catholique de Bangassou, au sud-est de la Centrafrique, a été attaquée le 21 juillet 2017 par des musulmans fanatiques. Ils agissaient en représailles des exactions commises par des milices chrétiennes locales.

Bangassou subit depuis des mois les attaques des milices antibalakas, composées en majorité de chrétiens. Ses membres ciblent la population musulmane de la ville.

Le 21 juillet, les antibalakas ont enlevé une jeune musulmane enceinte, indique à l’agence d’information vaticane Fides Mgr Juan José Aguirre Muños, évêque de Bangassou. En réponse à cet enlèvement, une quinzaine de jeunes musulmans extrémistes ont enlevé deux opérateurs humanitaires de la Caritas et leurs familles, soit une trentaine de personnes. La MINUSCA (Mission de l’ONU en Centrafrique) est cependant parvenue à libérer ces personnes. Le groupe de musulmans a répliqué en attaquant la cathédrale, qui a subi de graves dommages matériels. Les assaillants ont tenté en vain de mettre le feu à l’édifice.

Regain de violence

D’après l’évêque, la moitié de la population de Bangassou, une ville de 30’000 habitants, s’est enfuie. Elle s’est réfugiée sur le territoire limitrophe de la République démocratique du Congo (RDC). L’évêque informe également que 2’000 musulmans se sont réfugiés dans l’enceinte de la cathédrale. Ils sont défendus par des militaires marocains de la MINUSCA. Le 24 juillet, deux antibalakas ont tenté d’entrer dans le camp de réfugiés mais ils ont été repoussés par la MINUSCA et l’un d’entre eux a été tué, explique Mgr Aguirre.

Les miliciens antibalakas continuent de sévir à Bangassou, affirme le prélat. Ils tentent de tuer les musulmans ou de les empêcher de s’approvisionner en nourriture, en eau et en bois de chauffage. Les affrontements se poursuivent depuis quelques jours et ont causé des morts de part et d’autre. Un casque bleu marocain a notamment été tué.

Depuis plusieurs mois, la Centrafrique connaît un regain de violence, souvent de nature confessionnelle. Les combats ont entraîné le déplacement de plus de 200’000 personnes et causé plusieurs centaines de morts. (cath.ch/fides/rz)

24 juillet 2017 | 17:27
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 1 min.
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