Chemin de croix à Saint-Jean de Latran avant de conclure le 'pré-synode' des jeunes

La basilique de Saint-Jean de Latran accueillait vendredi soir 23 mars 2018 quelque 200 jeunes participant à Rome à la réunion pré-synodale des jeunes. Avant de voter le document final destiné aux évêques en vue du synode d’octobre prochain, les jeunes ont confié, au cours d’un Chemin de croix évocateur, leurs souffrances et leurs  espoirs dans le monde contemporain.

Au terme de cinq jours d’intenses réflexions et de riches échanges, et dans l’attente de la publication, samedi 24 mars, du document final du pré-synode, les jeunes ont participé au Chemin de croix co-présidé par les cardinaux Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du Synode des évêques, et Kevin Farrell, préfet du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie. A chaque station du Chemin de croix, après la lecture de l’Evangile, a été décrite une situation douloureuse rencontrée dans un endroit du monde, suivie d’une prière d’invocation et de résurrection.

Les jeunes de divers pays du monde ouvrent le Chemin de croix à la basilique Saint-Jean de Latran | © Jacques Berset

Des témoignages poignants

Dans le cadre majestueux de la plus ancienne église d’Occident, qui fut la résidence des papes jusqu’au XIVème siècle, les jeunes ont évoqué, dès la première station du Chemin de croix, celle qui mentionne la condamnation à mort de Jésus, les affres de la persécution pour des motifs religieux.

Le cardinal Kevin Farrell préside la prière du Chemin de croix des jeunes à Saint-Jean de Latran | © Jacques Berset

Martyr de Daech

Et de citer le cas de Salem Matti Kourk, un chrétien irakien de 43 ans, de la bourgade de Bartalah, près de Mossoul, qui n’avait pas pu s’enfuir devant les djihadistes à cause de problèmes cardiaques. Torturé à mort par les terroristes de Daech après la conquête de la Plaine de Ninive en août 2014, son cadavre a alors été jeté dans la rue.

La deuxième station a été l’occasion de rappeler les situations d’esclavage encore existantes dans certains pays, comme celle de Joseph, au Soudan du Sud, vendu en 1987, alors qu’il n’avait que 7 ans. Il fut maltraité pendant dix ans par son «propriétaire», avant d’être finalement libéré.

L’esclavage de la drogue

A la troisième station, quand Jésus tombe pour la première fois sous le poids de la croix, c’est le témoignage poignant de Véronique, 21 ans, tombée dans la dépendance de la drogue à l’âge de 13 ans, et cela durant 10 ans. Elle est finalement sortie de cet enfer après avoir vu un ami perdre la vie suite à cet engrenage mortel.

Toutes les autres stations du Chemin de croix, qui s’achève à la quatorzième, quand Jésus est mis au tombeau, évoquent tour à tour les problèmes du narcotrafic au Mexique, du harcèlement sur les réseaux sociaux, de la prostitution des jeunes filles d’Europe de l’Est par des bandes criminelles, des mutilations génitales dans certaines régions d’Afrique, de la dure épreuve d’un réfugié afghan sur les routes de l’exil, des familles qui se décomposent, des jeunes à la recherche d’un premier travail, des victimes du terrorisme, de la peine de mort et du pardon… Mais, selon les témoignages, ces divers exemples d’épreuves vécues par les jeunes peuvent aussi déboucher sur des issues porteuses d’espoir.

La Passion débouche sur la Résurrection

Méditant sur la Passion du Christ, les jeunes ont ainsi invoqué dans leurs prières la lumière de sa Résurrection. «Ce que nous avons fait ce soir, a déclaré le cardinal Farrell en conclusion, c’est suivre Jésus (…) dans les dernières heures de sa vie». Face aux souffrances du monde, a-t-il ajouté, «nous devons demander la grâce de suivre son exemple», sa sainte compassion et de ne plus fermer les yeux sur ces réalités douloureuses.

Les jeunes participants du pré-synode font la fête avant de se disperser aux quatre coins du monde | © Jacques Berset

Tard dans la soirée, nombre de jeunes participants au pré-synode, venant de diverses régions du globe et partageant des visions du monde parfois très divergentes, se sont réunis autour d’un pot pour partager un nouveau moment d’amitié, regrettant déjà de devoir bientôt se séparer.

Au cinquième jour du pré-synode, les quelque 300 jeunes participants avaient déjà discuté à deux reprises du projet de document final. Celui-ci doit être adopté le 24 mars au matin, puis rendu public et remis au pape le 25 mars, lors de la messe des Rameaux. Selon le site Crux, qui a pu consulter une version provisoire du document, la question de la sexualité a été très «controversée», relève pour sa part l’agence de presse I.Media. (cath.ch/be)

Chemin de croix des jeunes à la basilique Saint-Jean de Latran | © Jacques Berset
24 mars 2018 | 02:16
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 3 min.
Partagez!