Covid: le cardinal Arborelius critique l'approche suédoise

Le cardinal suédois Anders Arborelius a critiqué, début mai 2020, l’approche non contraignante de son gouvernement en matière de lutte contre la pandémie de coronavirus. Il déplore le risque que ce modèle fait notamment courir aux plus vulnérables.

A la différence de la plupart des pays européens, la Suède n’a pas mis en place des mesures strictes pour freiner la propagation du Covid-19. Cette approche est allée de pair avec un taux élevé de mortalité chez les personnes âgées, notamment dans les maisons de retraite.

«Je ne suis pas un expert, et c’est difficile pour moi d’émettre un jugement, a confié le cardinal Arborelius au média américain Catholic News Service (CNS), le 11 mai 2020. Mais il me semble qu’en Suède, beaucoup de personnes sont très inquiètes, aussi parce que les autorités ont reconnu que nous n’avions pas été capables de donner aux personnes âgées la protection nécessaire», a noté l’évêque né au Tessin. «Si vous venez à Stockholm, vous verrez plus de personnes dans les rues que partout ailleurs en Europe», a assuré le cardinal Arborelius. Mais, face au taux élevé de mortalité, «une discussion est en cours dans le pays: est-ce vraiment une bonne façon de faire?»

Appel à protéger les populations à risque

Alors que les pouvoirs publics suédois ont appelé les personnes au télétravail et interdit les réunions de plus de 50 individus, les restaurants, les bars et les écoles obligatoires du pays sont restées ouvertes. Au 14 mai, selon les chiffres de l’Université John Hopkins, le pays comptait 28’582 cas et 3’529 morts du Covid-19. Des observateurs ont soulevé le fait que le taux de mortalité en Suède, qui a misé sur le concept de «l’immunité de groupe», était bien plus élevé que dans les pays voisins. La Suède a enregistré son plus grand nombre de morts dus aux coronavirus en trois semaines, le 13 mai, avec 147 décès supplémentaires, les chiffres ayant fluctué au cours des derniers jours

Dans une lettre ouverte au Premier ministre suédois Stefan Lofven, l’évêque de Stockholm et d’autres leaders chrétiens du pays ont appelé le gouvernement à protéger les migrants et les sans abri, des populations plus à risque que les autres de souffrir de la crise sanitaire et économique. (cath.ch/cns/rz)