Les sécheresses ont causé des famines dans plusieurs régions d'Afrique (Photo:Oxfam/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0)
International

En 2017, Caritas internationalis a secouru 3,5 millions d'Africains

En 2017, Caritas internationalis a financé 123 projets en Afrique en faveur de plus de 3,5 millions de personnes en situation de «détresse extrême», notamment à la suite de sécheresses sévères en Somalie, en Ethiopie, au Kenya, en Ouganda et au Soudan du Sud.

Dans son rapport annuel, l’œuvre d’entraide catholique rappelle que le Soudan du Sud, plus jeune nation au monde, a été l’une des plus frappées par la crise humanitaire. Aux longues périodes de temps sec aggravées par le changement climatique, s’est ajouté un conflit armé entre le pouvoir et la rébellion de l’ex-vice président Riek Machar.

L’Eglise comme dernier refuge

Le retour des fortes pluies et les combats ont rendu impraticables les deux tiers des routes du pays. Si bien que l’acheminement des secours a été plus difficile et plus coûteux. Malgré cela, Caritas y a financé 60 projets, qui ont profité à plus de 680’000 personnes.

En plus des 2 millions de Sud-soudanais réfugiés, il existerait autant de déplacés internes. Ces réfugiés se regroupent souvent dans des structures de l’Eglise catholique pour se protéger et pour trouver de la nourriture, de l’eau, des médicaments et un abri.

Le Père Moses Peter, coordinateur de la Caritas diocésaine de Wau, à l’ouest du Soudan du Sud, a pris la fonction de gérant des structures quand 13›000 personnes en fuite sont arrivées dans la ville. Il a fait creuser des toilettes et mis en place des espaces de jeu sécurisés pour les enfants.

Choléra et famine en Somalie

En 2011 en Somalie, les catastrophes naturelles consécutives au changement climatique et au conflit ont causé la mort de plus de 250’000 personnes. Caritas a financé 15 projets permettant d’alimenter et de soigner 530’000 personnes et de traiter les épidémies de choléra. «La situation de famine est particulièrement sérieuse en Somalie, car la calamité naturelle va de pair avec la calamité humaine: pendant 26 ans, les institutions de l’Etat n’ont pas fonctionné», a déclaré Mgr Giorgio Bertin, président de la Caritas locale.

Sécheresse en Afrique orientale

En Ethiopie voisine, 5,5 millions de personnes ont également eu besoin d’une aide alimentaire d’urgence. Caritas a financé 17 projets pour aider 1,4 million de personnes.

Au Kenya, l’état de catastrophe nationale a été décrété en février, après des dégâts causés par la sécheresse. 2,6 millions de personnes ont eu alors besoin d’une aide humanitaire. En réponse, les organisations Caritas ont ouvert 22 projets pour 307’000 personnes. Parmi ces projets, figurent des transferts d’argent, des subventions pour l’acheminement de l’eau, de la nourriture et des vaccins pour le bétail.

En Ouganda, la situation a également été difficile. Le pays a connu la plus grosse crise de réfugiés depuis le génocide rwandais en 1994, avec l’arrivée de 900’000 personnes fuyant les combats du Soudan du Sud. L’Ouganda a accueilli ces réfugiés et leur a donné des terres à cultiver et des abris. Caritas leur a apporté son soutien matériel, en distribuant des outils et des graines qui ont permis aux familles d’avoir une récolte. Des formations professionnelles ont été mises en place et la production est déjà en vente sur les marchés locaux. L’Ouganda traverse cependant sa propre crise alimentaire causée par la sécheresse et Caritas est intervenue avec des programmes ciblés, venant en aide à 600’000 personnes.

L’ombre de Boko Haram

Dans la région du lac Tchad, des populations civiles des quatre pays entourant l’étendue d’eau (Tchad, Niger, Cameroun et Nigeria) ont été chassés de leurs foyers par le groupe armé Boko Haram. Le lac leur assurait leurs moyens de subsistance. 4,5 millions de personnes ont dû faire face à une insécurité alimentaire et 500’000 enfants se sont trouvés en état de malnutrition sévère.

Caritas a poursuivi ses programmes humanitaires dans le nord-est du Nigeria, dans le nord du Cameroun, à Diffa au Niger et à Bagasola au Tchad, venant en aide à plus de 340’000 déplacés et locaux. L’œuvre d’entraide leur a fourni de la nourriture, de l’eau et des équipements sanitaires. Caritas a également formé des jeunes à la consolidation de la paix, dans cette région où les conflits entre communautés d’accueil et personnes déplacées pour des ressources limitées restent préoccupants.

RDC: une crise oubliée

En République Démocratique du Congo (RDC), les paroisses catholiques ont dénombré plus de 3’000 morts dans la seule province du Kasaï, sévèrement affectée par l’action des groupes armés. Caritas a continué de fournir une aide humanitaire dans d’autres régions du pays, où les conflits armés ont créé l’une des situations d’urgence les plus complexes et persistantes dans le monde. Plus de 4,5 millions de personnes sont toujours déplacées et 2 millions d’enfants souffrent de malnutrition.

Le conflit en RDC a éclaté en août 2016. Il a attiré peu d’attention sur le plan international et donc peu de ressources. (cath.ch/ibc/com/rz)

Les sécheresses ont causé des famines dans plusieurs régions d'Afrique
1 juillet 2018 | 15:40
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 3 min.
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