Les enlèvements et les mariages forcés ne sont pas des cas isolés |  DR
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En Indonésie, le mariage forcé persiste chez les chrétiens

La police de la province indonésienne de Nusa Tenggara Est a arrêté un chrétien accusé d’avoir kidnappé, violé et tenté de forcer une femme de 21 ans à se marier. L’arrestation a été saluée par les militants des droit humains qui relèvent que dans cette province à majorité chrétienne il s’agit d’une coutume reconnue.

L’homme a été arrêté cette semaine dans le district de Sumba Ouest, a annoncé la police le 10 février 2021. Placé en garde à vue et il sera inculpé en conséquence. Il risque jusqu’à douze ans de prison.

Le suspect et dix amis se sont rendus au lieu où la femme vivait dans le district de Sumba Centre et l’ont enlevée. Selon les enquêteurs, elle a été forcée de monter à l’arrière d’une voiture et conduite au domicile du suspect où elle a été agressée sexuellement. Son calvaire s’est terminé plusieurs heures plus tard lorsqu’elle a réussi à avoir accès à un téléphone portable et à appeler la police.

Un cas pas isolé

«Ce n’est pas un cas isolé. Enlever des filles et les forcer à se marier est presque devenu une coutume dans ces régions», a expliqué à l’agence catholique Ucanews, Martha Hebi, une activiste du groupe Solidarité des femmes et des enfants. Il y a eu au moins sept cas de ce type au cours des deux dernières années. «Si les forces de l’ordre ne s’en occupent pas, de plus en plus de femmes et de jeunes filles mineures seront mises en danger», a-t-elle ajouté.

Pour le Père rédemptoriste Paulus Dwiyaminarta, du bureau d’aide juridique de Sarnelli à Sumba, cette affaire est un exemple de la manière dont le mariage forcé est devenu coutumier dans la région. De nombreux cas n’ont probablement pas été signalés parce que l’homme finit par donner une dot à la famille de la femme, comme le veut la tradition de mariage locale. La famille de la femme se tait souvent parce qu’elle veut garder la dot. Selon lui cette pratique a lieu dans les familles riches comme dans les familles pauvres.

Son équipe n’a traité que quatre cas, dont un seul, impliquant une jeune fille de 18 ans, a abouti à une condamnation. La jeune fille avait réussi à s’échapper après avoir été détenue pendant trois jours. Les cinq hommes qui l’ont kidnappée ont été emprisonnés pour trois ans. (cath.ch/ucanews/mp)

Les enlèvements et les mariages forcés ne sont pas des cas isolés | DR
12 février 2021 | 14:56
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 2 min.
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