Traversée du fleuve Gambie depuis Banjul (Photo: flickr/lours/CC BY-NC 2.0)
International

Environnement: L’archevêque de Banjul appelle à un changement de mentalité

Mgr Robert P. Ellison, archevêque de Banjul, en Gambie, a invité les populations à changer de comportements et de mentalités pour préserver l’environnement. Dans un message de nouvel an, publié par le quotidien local  »Daily Observer», il a estimé que le changement est impossible «sans la motivation et sans un processus d’éducation».

«Ce processus doit commencer par notre préoccupation, notamment celle des jeunes, pour l’avenir de notre pays. Elle prendra du temps, et il faut de la patience», a-t-il souligné, tout en évoquant le fort engagement du pape François dans la lutte pour l’environnement.

Une action immédiate

Il a rappelé qu’en 1980, le pape d’alors, Jean-Paul II, a effectué sa première visite en Afrique à Ouagadougou, au Burkina Faso. En atterrissant, il a vu une terre et une végétation sèches. Des cadavres d’animaux jonchant le sol. L’air, couvert de poussière. Il était tellement horrifié qu’en sortant de l’appareil, il avait déjà pris sa décision: une action immédiate.

Par la suite, il a lancé un crie d’alarme et dénoncé l’immobilisme de l’Europe, avant de créer la Fondation Jean-Paul II pour les pays du Sahel. Elle a commencé à fournir un soutien concret à partir de 1984 aux neuf pays identifiés comme appartenant au Sahel: Burkina Faso, Cap Vert, Gambie, Guinée Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad. Les critères de soutien étaient: l’approvisionnement en eau, les renforcements des compétences des femmes et des le recrutement de candidats à la formation pour le travail de développement. La plupart des fonds de la fondation ont été fournis par les Conférences épiscopales dont deux en Europe, a encore indiqué le chef de l’Eglise catholique de Gambie, relevant que «cette belle initiative a aidé significativement les pays sahéliens. Mais, la bataille pour essayer d’inverser la tendance et le mouvement irréversible de désertification du Sahel va maintenant au-delà de «notre capacité humaine».

Sentiment d’impuissance

Beaucoup de Gambiens se sentent ainsi impuissants face à la dégradation de leur environnement. Or, il suffit d’un ou deux leaders, motivés et engagés, pour régler le processus en cours dans les écoles.

«Gardons à l’esprit, cette importante question quel genre de monde nous voulons laisser à ceux qui viendront après nous, nos enfants qui grandissent maintenant?», a-t-il préconisé, avant de poursuivre: «pour combien de temps pouvons-nous espérer que nos sources d’eau seront suffisantes? Que nos forêts continueront d’exister?»

Pourtant, des efforts sont faits pour identifier certaines des causes, tels que le changement climatique, le réchauffement climatique, les graves sécheresses, les inondations, etc.… «Que pouvons-nous faire dans notre propre pays? «Nous devons insister sur la conviction que nous appartenons tous à l’unique famille humaine de la Gambie. Il ne devrait pas avoir pas de frontières ou des barrières derrière lesquelles chacun de nous devrait vouloir se cacher. Le François a appelé à mettre fin à la mondialisation de l’indifférence. Nous voyageons tous dans le même bateau. S’il commence à descendre, tous les passagers, y compris qui sont sur le premier pont de classe, sombreront.

Une «maison commune»

Auparavant, Mgr Robert P. Ellison a évoqué le lancement, le 8 décembre dernier à Rome, par le pape François, de la célébration de l’année de miséricorde, en 2016. Le thème de l’environnement, choisi par le Saint-Père est «à la lumière de sa profonde inquiétude pour l’avenir du monde dans lequel nous vivons tous».

Le 24 mai 2015, il avait manifesté cette préoccupation, à travers une lettre spéciale adressée à tous les peuples et nations de bonne volonté. Elle attire «notre attention sur la nécessité urgente de respecter et de prendre soin de notre maison commune comme une seule famille humaine («Environnement»), a-t-il fait remarquer. «Cette maison commune est la Terre avec tous ses dons donnés par Dieu. Saint François d’Assise parlait de «Terre-Mère». Il l’a comparé à une mère qui ouvre ses bras pour embrasser les besoins de toute sa famille», a encore déclaré l’archevêque de Banjul. (cath.ch-apic/dailyobserver/ibc/pp)

Traversée du fleuve Gambie depuis Banjul
3 janvier 2016 | 16:38
par Pierre Pistoletti
Temps de lecture: env. 3 min.
Ecologie (132), Gambie (8), Laudato si (216)
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