EU: Ouverture du procès contre la «Drummond», accusée de liens avec les Auc colombiens

La multinationale impliquée dans le meurtre de 3 syndicalistes?

Birmingham, 9 juillet (Apic) Le procès contre «Drummond Company», société minière de l’Alabama et second producteur de charbon en Colombie, a commence lundi devant la cour américaine de Birmingham, en Alabama.

La compagnie est accusée d’être impliquée dans le meurtre de trois membres du syndicat «Sintramienergética» en 2001 par les paramilitaires d’extrême droite dans le département septentrional du Cesar, ancien quartier général des Autodéfenses unies de Colombie (Auc).

«Ce cas rassemble trois éléments explosifs en matière de droits de l’homme et de politique internationale: paramilitaires, syndicalistes et compagnies américaines», écrit aujourd’hui le quotidien de Bogotá «El Tiempo», cité par l’Agence Misna.

Les proches et les syndicats des victimes demandent la condamnation de la compagnie et d’Augusto Jiménez, son président en Colombie, pour avoir «soutenu logistiquement et économiquement» les Auc, ainsi qu’une importante indemnisation aux familles.

Cette multinationale n’est de loin pas la seule à être accusée d’avoir payé des paramilitaires pour abattre des syndicalistes et semer la terreur. En mars dernier, une affaire similaire a concerné la multinationale des bananes «Chiquita Brands» qui avait fini par admettre avoir payé – par le biais de sa filiale «Banadex» – au moins 1,7 millions de dollars aux Auc entre 1997 et 2004, afin de garantir «la protection de ses employés» dans les régions septentrionales d’Urabá (Antioquia) et de Santa Marta (Magdalena).

La différence essentielle – ajoute ce même journal – «est que Drummond Compagny – qui exploite une mine de charbon dans le Cesar depuis 1998 – se déclare innocente. et c’est pourquoi elle refuse une négociation extra-judiciaire», contrairement à ce qu’a fait «Chiquita».

Parmi les «témoins clés» de l’accusation figure l’ancien chef de la section informatique du «Département administratif de la sécurité» (Das, services secrets). Rafael García fait déjà l’objet d’une enquête pour le scandale des collusions entre la classe politique et les paramilitaires. Rafael García a déclaré aux enquêteurs avoir assisté en 2001 à une réunion pendant laquelle un dirigeant de la compagnie avait remis une valise pleine d’argent à un célèbre chef des paramilitaires – Rodrigo Tovar, alias «Jorge 40» – pour le meurtre de syndicalistes. Rafael García a été accusé par la compagnie de diffamation.

Congo RDC: Les évêques prônent la lutte contre l’insécurité grandissante

Pour que les ressources profitent au pays

Kinshasa, 9 juillet 2007 (Apic) La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a diffusé le 9 juillet un appel à la responsabilité du peuple et des nouveaux dirigeants.

Le document en 28 points de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) réaffirme avec force le principe de l’intégrité et de l’intangibilité du territoire national congolais, la Cenco souligne qu’au lieu «de profiter à notre peuple, les minerais, le pétrole et la forêt sont devenus les causes de nos malheurs». Comment comprendre que nos concitoyens se retrouvent sans contrepartie ni dédommagement, dépouillés de leurs terres parce que des superficies sont concédées ou vendues à tel ou tel exploitant minier ou forestier ? s’interrogent les évêques.

«Actes illégaux commis par des éléments des forces de l’ordre»

La convoitise des ressources naturelles alimente l’insécurité, notent les signataires du message, qui expriment leur vive préoccupation face à «l’exploitation prochaine du pétrole dans le Lac Albert en Ituri» (nord-est) et leurs doutes quant au bénéfice réel qu’en tirera la population. Dans tous nos diocèses, disent les évêques, «on observe des vol, viols, tracasseries, enlèvements, taxes et péages excessifs, arrestations arbitraires, cas répétés de meurtres.Nous condamnons tous ces actes commis par les éléments des forces de l’ordre, les milices, les rebelles étrangers présents sur le territoire national». Un paragraphe, dans lequel la Cenco exige des enquêtes sérieuses, est consacré aux assassinats, en particulier à ceux de journalistes. Quant au budget de l’État 2007 adopté par le nouveau gouvernement, les prélats le trouvent «vraiment modique par rapport aux grandes réalisations annoncées et promises» que le peuple attend impatiemment pour obtenir une amélioration de sa qualité de vie.

Encourageant le gouvernement à poursuivre ses efforts en vue de la reconstruction du pays, la Cenco demande en outre de «renforcer la surveillance des frontières nationales et celles de l’espace aérien et de reboiser avec promptitude les espaces dévastés par l’exploitation des forêts». À la communauté internationale, la Conférence épiscopale demande – reprenant la position du Pape Benoît XVI – de «mettre en place des procédures pour une annulation rapide, entière et inconditionnelle de la dette extérieure des pays les plus lourdement endettés et des pays les moins développés».

Les évêques demandent aussi des conditions commerciales favorables, la poursuite des efforts pour réduire les ventes d’armes, le trafic illégal de matières précieuses et la fuite des capitaux en provenance des pays pauvres» (apic/misna/vb)

9 juillet 2007 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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