Le Père Lombardi fustige la naïveté de certains face aux abus sexuels | © Bernard Hallet
Vatican

Evénement interreligieux sur la protection des mineurs et le numérique

Face à la gravité des violences faites aux enfants dans le monde numérique, l’Académie pontificale des sciences organise une rencontre interreligieuse, les 14 et 15 novembre 2019 au Vatican, pour forger une «conscience commune» et combattre ce fléau de manière globale.

Ces dernières années, les abus sexuels relayés sur internet par des groupes criminels internationaux ont pris une ampleur considérable, a confié le Père Federico Lombardi, membre du Child dignity alliance steering, lors d’un briefing organisé en salle de presse du Saint-Siège, le 12 novembre. Non seulement, ils sont devenus plus nombreux mais on remarque en plus une «croissance dans la gravité» des actes commis. Les violences des groupes pédophiles sont parfois même partagées «en direct» sur internet, a illustré le Père Lombardi, avec indignation.

Ce phénomène cruel touche les enfants de toute la planète, a expliqué le Père jésuite. Ces derniers sont eux-mêmes tentés de plus en plus jeunes de consulter des sites pornographiques. Pour combattre ce fléau, il convient donc de forger une «conscience commune» et apporter des «réponses globales». Dans ce cadre-là et face à la «gravité morale des faits», les religions détiennent une responsabilité particulière, a-t-il défendu.

Du concept à l’action

Il s’agit de prendre ces violences très au sérieux, a ainsi affirmé l’ancien directeur du Bureau de presse du Saint-Siège. C’est tout l’enjeu de la réunion interreligieuse organisée à la Casina Pio IV. Cette nouvelle étape dans un parcours entamé en 2017 à l’Université pontificale grégorienne avec le tout premier congrès mondial sur la protection des mineurs sur internet a été préparé longuement et de «manière systématique». 

Cette conférence sous-titrée ‘Du concept à l’action’ doit se conclure par des «réalisation concrètes», a pour sa part souhaité Ernesto Caffo, fondateur et président de SOS Telefono Azzurro, une association chargée de défendre les droits de l’enfant. Dans le contexte économique actuel, les entreprises procèdent sans cesse à des échanges de données. Il s’agit donc de le se «confronter aux dangers» que cela engendre et de les encourager à mettre en place «une stratégie de développement technologique» plus soucieuse du droit de la personne humaine.

Le pape François, «leader moral» reconnu  

La réunion se clôturera par une audience avec le pape François. Au fil de ces dernières années, le Souverain pontife est devenu un «leadermoral» reconnu dans le champ de la lutte contre les abus et son autorité morale donne une impulsion efficace, a ainsi souligné le Père Lombardi. En matière de protection de l’enfance dans le monde numérique, le pape se positionne en véritable protagoniste, a pour sa part indiqué Ernesto Caffo. Lors de la conférence de 2017 à la Grégorienne, il avait ainsi lancé un message très engageant pour agir dans ce domaine.

Le pape François a encouragé clairement et à plusieurs reprises les efforts pour la protection de la dignité de l’enfant dans le monde numérique. En février dernier encore, dans le Document sur la fraternité humaine, il a ainsi condamné «toute pratique qui viole la dignité des enfants». Dans ce texte, il a également rappelé l’importance de veiller aux dangers aux quels ces derniers sont exposés «spécialement dans le domaine numérique». (cath.ch/imedia/cg/pad/gr)

Le Père Lombardi fustige la naïveté de certains face aux abus sexuels | © Bernard Hallet
12 novembre 2019 | 14:28
par I.MEDIA
Temps de lecture: env. 2 min.
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