Elle a inspiré au maître la chapelle de Vence, et tant d’oeuvres

France: Décès de soeur Jacques-Marie, égérie du peintre Henri Matisse

Bidart, 2 octobre 2005 (Apic) Soeur Jacques-Marie, ancienne infirmière et modèle du peintre Henri Matisse est décédée lundi 26 septembre à Bidart, près de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), a indiqué samedi l’évêché de Bayonne. Elle était âgée de 84 ans. L’Apic avait rencontré cette religieuse, égérie de Matisse, le «fauve» de la couleur.

Née en 1921, Monique Bourgeois est décédée au centre de rééducation fonctionnelle «Les Embruns» de Bidart, qu’elle dirigeait depuis 37 ans, a précisé ce centre. Elle a été inhumée samedi matin à Vence (Alpes- Maritimes).

L’Apic avait rencontré l’égérie de Matisse, et fait quelques pas avec elle dans ses souvenirs, sur les plages de Bidart aussi, petite ville balnéaire du pays basque français proche de Bayonne. Evoquant les 12 dernières années de la vie du «fauve» de la couleur, la profonde amitié entre le peintre et elle. De la chapelle de Vence créée par l’artiste qu’elle inspira.

«C’est avec vous que j’ai fait mes meilleurs dessins et mes meilleurs tableaux», avait confié Matisse à cette relieuse vendéenne. De fait, c’est elle qui inspira à Matisse la chapelle de Vence, et tant d’autres peintures où elle avait servi de modèles. L’espace d’une rencontre, du côté de Bidart, Soeur Jacques-Marie avait évoqué les discussions et les anecdotes avec le «fauve» de la couleur. Se mélangeaient alors encore bien vivantes les voix et les images des Chagall, Picasso ou autre Aragon, que 12 ans de rencontres avec le peintre l’amenèrent à côtoyer. La religieuse confiant aussi sa douleur de ne pas avoir été là, en 1954, aux côtés de Matisse pour l’accompagner dans ses derniers jours.

Artiste dans l’âme, infirmière par vocation, Monique avait cependant confusément senti que l’appel de la vie religieuse allait un jour l’emporter. «Le plus difficile a été d’annoncer à Monsieur Matisse ma décision d’entrer au couvent», avait alors confié la religieuse à l’Apic, se souvenant aussi de la réponse de l’artiste: «Comment avez-vous pu avoir une idée pareille? Pourquoi partez-vous? J’avais l’intention de vous faire travailler le dessin… J’avais tant admiré les illustrations de vos cahiers d’infirmière». «J’ai su, mais après coup, que Matisse est ensuite resté plusieurs mois sans travailler». (apic/pr)

2 octobre 2005 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
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