France: Des musulmans à la messe en mémoire du Père Hamel

A l’appel du Conseil français du culte musulman (CFCM), plusieurs centaines de fidèles musulmans ont assisté aux messes célébrées en hommage au Père Jacques Hamel, le 31 juillet 2016, dans toute la France. Le prêtre a été égorgé le 26 juillet dernier par deux djihadistes, alors qu’il célébrait la messe.

La cathédrale de Rouen était pleine ce dimanche 31 juillet à l’occasion de la messe célébrée en hommage au Père Jacques Hamel, assassiné par deux djihadistes, au nom de l’organisation Etat islamique, le 26 juillet dernier. Parmi les 2’000 personnes présentes, une centaine de musulmans étaient venus assister à la messe présidée par Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen. Ils avaient fait le déplacement, suite à l’appel que le CFCM avait lancé le 28 juillet dernier.

«Je vous en remercie au nom de tous les chrétiens. Vous affirmez ainsi que vous refusez les morts et les violences au nom de dieu. Comme nous l’avons entendu de vos bouches que nous savons sincères, ce n’est pas l’islam», a relevé Mgr Lebrun en accueillant les musulmans présents le matin du 31 juillet. «Notre monde se découvre solidaire d’un bout à l’autre de la planète. Les injustices entre les peuples deviennent insupportables. Devant l’horrible et injuste mort d’un simple prêtre, des messages parviennent du monde entier. C’est l’espérance en marche», a souligné le prélat dans son homélie.

La veille, l’archevêque de Rouen avait présidé une veillée de prière, en mémoire du Père Jacques Hamel, à l’église Ste Thérèse de Saint-Etienne du Rouvray. «Dieu n’a pas épargné son propre Fils», dit saint Paul au sujet de Jésus. Frères et sœurs, pouvons-nous dire autre chose au sujet du Père Jacques Hamel ? Dieu n’a pas épargné son fils prêtre, Jacques! Comme nous tous, il était pécheur mais, au fond, qu’avait-il fait de mal?», s’interroge Mgr Lebrun dans son homélie.

Dans toute la France

Un peu partout en France, des centaines de musulmans ont assisté aux messes dans des églises bondées. Beaucoup de personnes sont ainsi restées debout dans la basilique de Saint-Denis, en région parisienne. Des juifs, des musulmans et des non-croyants étaient venus témoigner leur solidarité à l’Eglise de France. «Je suis fière de le faire. Je veux montrer ma souffrance et ma solidarité avec les catholiques de France et tout un peuple.», a témoigné Fatima qui franchissait pour la première fois le seuil d’une église.

A Nice, rapporte le site du quotidien La Croix, théâtre d’un attentat revendiqué par l’Etat islamique qui a coûté la vie à 84 personnes, une dizaine de responsables religieux musulmans se sont rendus à l’église Saint-Pierre-de-l’Ariane. «La mort du prêtre Hamel nous donne une responsabilité et un devoir historique de continuer son oeuvre de paix «, a déclaré à l’AFP Otmane Aissaoui, imam de la mosquée Arrahma.

Dans toute la France, des messes ont été célébrées à Lens, à Amiens, dans le nord du pays, ou encore à Clermont-Ferrand, dans le centre du pays. Le 30 juillet, à Bordeaux, environ 300 personnes ont célébré à l’église Notre-Dame «un temps de recueillement et de prière». Les représentants de la communauté musulmane de la ville, dont l’imam de la mosquée de Bordeaux, Tareq Oubrou, accompagnés d’une dizaine de fidèles, hommes, femmes et enfants, se sont mélangés aux paroissiens.

L’église Saint-Etienne de Saint-Etienne-du-Rouvray sera réouverte dans quelques semaines, annonce le site du diocèse de Rouen. «A ce moment-là, poursuit le communiqué, un rite pénitentiel de réparation sera accompli afin de rendre au culte l’église profanée». La célébration des obsèques du Père Jacques Hamel aura lieu le 2 août à 16h00, à la cathédrale Notre-Dame de Rouen. (cath.ch-apic/ag/bh)