France: le président amorce le dialogue avec les religions

Le président français a reçu, le 21 décembre 2017 à l’Élysée, les représentants des principaux cultes du pays. «Des échanges très libres» ont constitué cette première rencontre, sept mois après l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir, rapporte le site d’information du Saint-Siège Vatican News.

Ce rendez-vous, à quelques jours de Noël, s’est tenu avant une prise de parole très attendue du président français en janvier prochain sur la laïcité. Un thème largement abordé durant la rencontre qui a duré plus de deux heures.

La délégation catholique était représentée par Mgr Pascal Delannoy, évêque de Saint-Denis et vice-président de la Conférence des évêques de France, et Mgr Olivier Ribadeau-Dumas, le porte-parole de la Conférence des évêques de France (CEF).

Des échanges très libres

«Le président a ouvert l’entretien en exprimant sa volonté d’échanges très libres. Il a souhaité rencontrer les responsables religieux régulièrement parce qu’il lui semblait naturel que les religions aient une place dans la vie de la nation», détaille le porte-parole de la CEF. Le président Macron a rappelé qu’il était bon que les religions puissent s’exprimer dans la sphère publique.

Vision «étriquée» de la laïcité sur les religions

Selon Mgr Ribadeau-Dumas, plusieurs sujets ont été abordés au cours de la rencontre, notamment sur la vision qu’avaient les responsables religieux sur la laïcité. «Ils ont fait part des craintes qu’ils avaient par rapport à la vision étriquée de la laïcité sur les religions», indique Mgr Ribadeau-Dumas. Les échanges ont porté également sur l’enseignement du le fait religieux à l’école, sur les aumôniers, les aumôneries et la formation des aumôniers.

Sur le sujet des migrants, l’Eglise catholique a pu redire la nécessité d’accueillir et de tenir compte des peurs qu’il peut y avoir dans la société française pour les surmonter, en montrant les initiatives d’intégration existantes.

«Emmanuel Macron est pour une laïcité définie par Aristide Briand, dans la loi de 1905», indique encore Mgr Ribadeau-Dumas. La laïcité, rappelle-t-il, n’est pas la négation des religions, mais la possibilité pour tous, croyants et non-croyants, de vivre ensemble et de s’exprimer dans une coexistence pacifique, délimitée par la notion de l’ordre public.

Le président compte revoir les représentants des cultes au sujet de la révision de la loi sur la bioéthique. Les responsables des cultes, en particulier les représentants catholiques, ont fait part de leur désir de prendre part au débat dans la société.

«La rencontre a été prometteuse dans la prise en compte de la parole des cultes dans la sphère publique», conclut le porte-parole de la CEF. (cath.ch/vatnews/bh)