Mgr Charles Morerod , évêque de Lausanne, Genève et Fribourg | © Maurice Page
Suisse

Fribourg: Mgr Morerod mandate une étude sur les abus sexuels à l'Institut Marini

Fribourg, 13 janvier 2015 (Apic) Mgr Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF), a mandaté une étude sur les abus sexuels et les maltraitances commis à l’Institut Marini, à Montet, dans le canton de Fribourg. L’étude portera plus précisément sur les années 1930 à 1950.

L’évêque, soucieux de rendre justice aux enfants placés et abusés,  a mandaté deux experts externes pour étudier le dossier, rapporte le 13 janvier 2015 le service diocésain de la communication. Contrairement à de nombreux instituts ou orphelinats catholiques de l’époque, qui étaient gérés par des congrégations religieuses n’ayant pas de lien avec le diocèse, l’Institut Marini était dirigé par des prêtres diocésains et dépendait donc directement de l’évêque. Les résultats devraient être communiqués dans le courant de l’année.

Entre le XIXe et la première moitié du XXe siècle, 100’000 enfants suisses, orphelins ou enlevés à des parents considérés comme incapables de s’en occuper, ont été placés dans des familles paysannes ou des institutions. Ils y ont souvent été maltraités, battus, voire violés.

Lors d’une de ses rencontres avec des victimes placées en institutions catholiques, Mgr Morerod a eu connaissance d’abus sexuels et de maltraitances commis à l’Institut Marini. Il a décidé de mandater une étude historique afin de faire connaître la vérité sur les actes qui s’y sont produits.

 Pour que cela ne se reproduise plus jamais

Pour réaliser cette étude, Mgr Morerod a mandaté deux experts externes: Anne-Françoise Praz, historienne et professeure à l’Université de Fribourg, et Pierre Avvanzino, ancien professeur à la Haute école de travail social et de la santé (HES) à Lausanne et auteur de nombreux ouvrages sur les enfants placés. La démarche comportera deux volets: social, avec des témoignages de victimes, et historique, afin de déterminer et de comprendre les raisons de ces dérives. L’étude portera plus précisément sur les années 1930 à 1950 (l’Institut a été fondé en 1881).

L’évêque désire ainsi rendre justice aux victimes et tirer une leçon du passé pour limiter les risques que de tels abus ne se reproduisent.

Si elles le souhaitent, les victimes d’abus sexuels ou de maltraitances à l’Institut Marini et les personnes qui désireraient simplement évoquer leur expérience de pensionnaire dans cette institution sont invitées à contacter Mgr Morerod, informe le communiqué du diocèse. L’évêque rappelle qu’il accueille toute victime de mesures de coercition ou d’abus. Celles-là peuvent également s’adresser à des instances non ecclésiales, comme les centres LAVI, points de contact pour les personnes directement concernées par des mesures coercitives à des fins d’assistance et de placement extrafamilial jusqu’en 1981. (apic/com/rz)

Plus d’info sur l’accès aux archives pour les victimes de mesures de coercition

Plus d’info sur les centres LAVI et autres points de contact

Mgr Charles Morerod , évêque de Lausanne, Genève et Fribourg | © Maurice Page
13 janvier 2015 | 13:45
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 2 min.
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