«Il est grand temps d'entrer dans le silence de la liturgie», affirme le cardinal Sarah

L’Institut français-Centre Saint-Louis à Rome accueille le 6 octobre 2016 le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, pour une conférence à l’occasion de la publication de son nouveau livre, intitulé La Force du silence (Fayard). Le cardinal guinéen y plaide pour une réforme liturgique qui fasse entrer dans le «silence» de la prière.

Véritable ode au silence, le livre du cardinal Robert Sarah, en librairie depuis le 5 octobre, invite à cultiver un nouveau langage avec Dieu, fait d’ascèse, de contemplation, d’introspection et d’intenses moments de prières. Il est aussi question dans ce livre-entretien de la réforme liturgique, jugée nécessaire pour le cardinal, car, assure-t-il, «il en va de l’avenir de l’Eglise». Composé de deux parties, le livre présente d’abord 365 préceptes pour inviter au silence, articulées autour des questions de Nicolas Diat. S’ensuit en deuxième partie un véritable dialogue avec Dom Dysmas de Lassus, prieur du monastère de la Grande chartreuse, en France, où le cardinal a effectué un séjour.

«La réforme de la réforme se fera»

Concernant son souhait de réforme liturgique, le cardinal Sarah prévient notamment: «ce que je vais dire maintenant n’entre pas en contradiction avec ma soumission et mon obéissance à l’autorité suprême de l’Eglise. Je désire profondément servir Dieu, l’Eglise et le Saint-Père», affirme le prélat. «La réforme de la réforme se fera», ajoute-t-il, «malgré les grincements de dents, elle adviendra». Car selon lui, «il est grand temps d’entrer dans le silence de la liturgie».

C’est en effet la quête du silence qui habite le livre du cardinal Sarah, une quête qui trouve sa justification dès les premières lignes du livre: «Comment l’homme peut-il être réellement à l’image de Dieu?», s’interroge le cardinal, avant de répondre: «il doit entrer dans le silence». Car, explique-t-il dans un entretien exclusif accordé au mensuel La Nef, «le bavard ne peut qu’être loin de Dieu, incapable de toute activité spirituelle profonde (…) Au contraire le silencieux est un homme libre», souligne le haut prélat guinéen, dans la mesure où personne ne peut lui «voler» son silence. (cath.ch-apic/imedia/ah/rz)