Mgr Vincent Coulibaly, archevêque de Conakry, en Guinée | www.archidioceseconakry.fr
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Guinée: l’Eglise catholique victime d'expropriations abusives

Mgr Vincent Coulibaly, archevêque de Conakry, en Guinée, a dénoncé les «expropriations illégales» des biens de l’Eglise catholique dans de nombreux endroits du pays. L’archevêque de la capitale s’est déclaré «profondément inquiet» de la tension prévalant dans la préfecture de Coyah, dans la partie occidentale de ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Dans un communiqué publié sur la page Facebook de l’Eglise catholique de Guinée, Mgr Coulibaly a indiqué que la tension est telle qu’il n’y a pas eu de messes le dimanche 20 septembre 2020 à Coyah, ainsi qu’à Gomboyah, à  Wonkifond, à Maférénya, des sous-préfectures, et à Forécariah, une préfecture située au sud-ouest.  

Autorités préfectorales complices

Selon l’archevêque, le 20 août 2020, les catholiques de la région ont été surpris de constater que les autorités préfectorales de Coyah avaient ordonné le lotissement d’un domaine que l’Etat a attribué à l’Eglise catholique en 1997. Or, ce domaine agraire fait actuellement l’objet d’une procédure judiciaire pendante devant la Cour d’appel de Conakry.

Le site abrite quatre institutions de l’Eglise catholique. Ce sont la communauté des Frères de Saint-Jean (depuis le 16 août 1993), la communauté des Sœurs de Saint-Jean (depuis le 16 juillet 1995),  la communauté du Noviciat des petites sœurs de Notre-Dame de Guinée, inaugurée le 15 août 2004, et le grand séminaire Benoît XVI de Kendoumayah. Ce dernier s’occupe de la formation de tous les prêtres de Guinée et a été ouvert le 3 novembre 2008.

Depuis longtemps l’Eglise est victime d’expropriations abusives 

«L’hospitalité et la bonne cohabitation ont toujours existé entre ces institutions religieuses et les populations locales (…) Malheureusement, a écrit l’archevêque, des personnes mal intentionnées sont entrain de tirer les ficelles de la discorde, ce qui ne favorise nullement la quiétude et la sécurité des prêtres, religieuses et séminaristes de nos communautés installées à Kendoumayah».

Le 19 septembre 2020, a-t-il poursuivi, des habitants de Kendoumayah, dans la sous-préfecture de Wonkifond, ont dressé des barricades à l›entrée et à la sortie de la localité pour pouvoir procéder, en toute tranquillité, à un lotissement sur un autre site de l’Eglise. Malgré les démarches officielles, ces travaux étaient toujours en cours et concernent un site de 35 hectares.

Des agissements «d’un autre âge»

Pour Mgr Coulibaly, ces faits ne sont pas nouveaux, car depuis le années 60, l’Eglise catholique de Guinée a souvent été victime «d’expropriations abusives» de ses biens dans beaucoup d’endroits du pays. Avec les évènements de Kendoumayah, on peut affirmer que les pratiques du passé continuent encore, en dépit du caractère laïc proclamé par la Constitution du 7 avril 2020, déplore le prélat.

Tout en réclamant l’arrêt des travaux de lotissement de Kendoumayah et de ces agissements «d’un autre âge», archevêque de Conakry en a appelé à «la tolérance et à une cohabitation interreligieuse pacifique», ainsi qu’au respect par tous, du droit et du principe de la laïcité. (cath.ch/ibc/be)

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27 septembre 2020 | 15:38
par Ibrahima Cisse
Temps de lecture: env. 2 min.
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