La "communauté dominicaine" de Zurich avec le guide spirituel René Aebischer au centre | © zVg
Suisse

Ils veulent introduire la spiritualité dominicaine dans la société

La «Communauté dominicaine de Zurich» a été acceptée dans l’Ordre dominicain le 15 novembre 2020 à Zurich. La célébration a eu lieu dans la maison de l’Ordre dominicain de la rue Hottingerstrasse.

Kath.ch Georges Scherrer traduction et adaptation Carole Pirker

Fin 2017, deux couples ont commencé leur chemin de conversion à l’Ordre dominicain, accompagnés de Sœur Ingrid Grave et du Père René Aebischer, tous deux membres de l’Ordre. Ils y ont été accueillis à l’occasion de vêpres dirigées par le Père René Aebischer, qui représentait Guido Vergauwen, le prieur provincial des dominicains en Suisse.

Les deux couples ont ainsi fait leur première promesse à l’occasion de la fête du Saint dominicain Albert le Grand, suivie du vœu solennel de vie, a raconté le Père René Aebischer à kath.ch.

«Nous appartenons maintenant à la famille dominicaine».

Cette petite communauté dominicaine a été initiée par Michael Jablonowski et son épouse Sabine Stalder, ainsi que par un autre couple de Zurich. Originaire de Düren, près de Cologne et âgé e 44 ans, Michael Jablonowski souhaitait se référer consciemment aux piliers de l’Ordre dominicain dans sa vie de tous les jours. «Nous appartenons maintenant à la famille dominicaine», a-t-il déclaré, à kath.ch, «une grande famille avec des branches très différentes».

Michael Jablonowski | © zVg

Un nom difficile à trouver

Comme l’ensemble du groupe, Michael Jablonowski critique le terme «laïcs dominicains». Au cours de la phase préparatoire, il est rapidement apparu lors des conversations avec les deux directeurs spirituels que le terme «laïc dominicain» n’était pas approprié. Avec les différentes origines et expériences, on se rencontre dans cette communauté d’abord comme des frères et sœurs, et non pas en tant que clercs et laïcs. Ainsi, le nom «Communauté dominicaine de Zurich» a été délibérément choisi et le terme «laïc dominicain» a été supprimé du nom.

«Nous nous considérons comme des prêcheurs et des prédicateurs.»

«Nous appartenons à l’Ordre en tant que personnes qui ne vivent pas dans le célibat», explique Michael Jablonowski – et cela en tant que personnes qui, de plus, ne vivent pas dans un monastère mais dans la société. Et de souligner que les dominicains appartiennent à un «Ordre des Prêcheurs» : «Nous nous considérons dans nos actions comme des prêcheurs».

Son directeur spirituel, le Père René Aebischer qui travaille à Bergdietikon (AG), précise que Michael Jablonowski s’intéresse à l’Ordre dominicain depuis ses études de théologie: «Ce qui me fascine dans cet ordre, explique l’intéressé, c’est qu’il s’agit d’une communauté avec un haut degré d’individualité.»

Pour marquer le 800e anniversaire de la fondation de leur ordre, les dominicains suisses-allemands ont ouvert l’année de célébration 2015 à la Predigerkirche de Zurich. | © Georges Scherrer

Une spiritualité au large spectre

Cette individualité ne facilite pas les choses, mais dans l’Ordre dominicain, elle conduit à une diversité et à des structures démocratiques. De façon étonnante, la spiritualité dominicaine est difficile à exprimer de manière concrète. Elle peut s’exprimer dans la pratique du rosaire ou de la liturgie des heures, mais aussi dans la contemplation au sens classique, dont font partie les exercices physiques et bien d’autres choses.

Dans ce large spectre de spiritualité, chacun peut trouver sa propre voie et poursuivre l’objectif commun de donner à Dieu de l’espace dans sa vie. «Je trouve cette diversité très excitante. Et je trouve le sujet de l’obéissance fascinant. Cela peut sembler étrange au premier abord».

«Pour moi, l’obéissance ne signifie pas obéir à un supérieur religieux, mais écouter son voisin.»

Car pour Michael Jablonowski, obéir signifie en effet d’abord écouter, et ensuite penser. «Je peux adopter cette attitude n’importe où. Pour moi, l’obéissance ne signifie pas obéir à un supérieur religieux, mais écouter son voisin», ajoute-t-il, en pointant en même temps une composante théologique. En tant que communauté dominicaine, ils sont tournés vers leurs semblables. Il s’agit de laisser Dieu devenir tangible dans leur travail.

La différence avec la communauté franciscaine

Les autres ordres connaissent également les communautés laïques. L’Ordre franciscain, par exemple. Michael Jablonowski explique que ces communautés laïques sont assez semblables aux communautés dominicaines dans leur intention, mais il place la spiritualité franciscaine dans le domaine de la théologie de la création.

Pour faire connaître la Parole de Dieu, l’étude et la prière sont centrales chez les Dominicains | © pixabay/SPOTSOFLIGHT, Pixabay License

L’étude et la prière

La composante théologique chez les dominicains a cependant été fortement modelée par «l’incarnation de Dieu». L’Ordre des Prêcheurs a constamment essayé de faire connaître la Parole de Dieu. «Je trouve que c’est une tâche très importante», souligne-t-il. Et pour se préparer à cette tâche, l’étude est le pilier de l’Ordre, au même titre que la prière.

Venu en Suisse avec son épouse il y a 15 ans, i la cherché à entrer en contact avec les dominicains en septembre 2017. «Maintenant, dit-il, nous avons trouvé un foyer dans la province dominicaine suisse». (cath.ch/kath.ch/gs/cp)

La «communauté dominicaine» de Zurich avec le guide spirituel René Aebischer au centre | © zVg
16 novembre 2020 | 14:02
par Carole Pirker
Temps de lecture: env. 3 min.
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