Plus de 600 chrétiens retenus prisonniers par des intégristes

Indonésie: 46 chrétiens massacrés pour refus de se convertir à l’islam

Jakarta, 1er décembre 2000 (APIC) Quarante-six chrétiens ont été massacrés par des intégristes musulmans sur une petite île de l’archipel indonésien des Moluques. Tous ont été tués pour avoir refusé de se convertir à l’Islam, a affirmé jeudi un responsable chrétien.

Selon ce même responsable, les musulmans continuent à convertir de force les chrétiens à l’Islam dans l’archipel indonésien des Moluques, théâtre depuis près de deux ans d’un conflit sanglant entre les deux groupes religieux.

Plus de 4’000 personnes ont été tuées depuis janvier 1999 dans cet archipel, à plus de 2’400 km à l’est de Jakarta, lors de violences entre musulmans et chrétiens, et un demi-million de personnes ont été déplacées. Des assaillants musulmans ont attaqué et détruit mardi quatre hameaux de chrétiens sur l’île de Kaisiui, qui fait partie des îles Watubela, selon un responsable chrétien, l’avocat Sammy Weileruni. Ce groupe d’îles se trouve à l’est de la grande île de Seram.

Huit personnes ont été tuées lors cette attaque, rapporte pour sa part l’Agence France presse. Quelque 3’000 personnes ont réussi à s’enfuir dans les forêts. Mais les assaillants musulmans, venus notamment des îles Gorong, ont réussi à capturer 671 fuyards mercredi.

> et autrefois présenté comme un modèle de cohabitation entre communautés.

Jakarta refuse toute intervention internationale, réclamée par les chrétiens qui accusent l’armée d’avoir pris partie en faveur des musulmans. Environ 12’000 soldats sont déployés aux Moluques.

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La situation s’est encore dégradée après l’arrivée il y a quelques mois de plusieurs milliers de miliciens islamistes, les >, venus d’autres îles d’Indonésie, principalement de Java, pour, selon eux, mener la > contre les chrétiens.

Le gouverneur des Moluques, Saleh Latuconsina, cité par l’agence officielle Antara, a déclaré jeudi que 1’300 militants musulmans venus de l’île de Java se trouvaient actuellement aux Moluques. Le conflit dans cet archipel de moins de trois millions d’habitants avait débuté en janvier 1999. Depuis, se sont succédées destructions d’églises et de mosquées, attaques de villages, et fuite de populations. Ambon est divisée en secteurs musulman et chrétien séparés par une >, comme autrefois à Beyrouth, pendant la guerre du Liban.

Contraire au coran

Les faits sont confirmés par les prêtres de la cellule de crise du diocèse catholique d’Ambon, chef-lieu de l’archipel, qui rapportent les récentes déclarations du président de l’équipe d’avocats défenseurs de la communauté chrétienne locale, S. Waileruny. Selon ce parmi les chrétiens obligés de se convertir à l’islam, vingt d’entre eux ont déjà été circoncis et le même sort attend les autres.

Selon le Père John Antonini, porte-parole des missionnaires comboniens et expert de l’islam, l’imposition de l’islam aux chrétiens est contraire au coran, qui invoque la conversion des païens.