Indonésie: attaque à l'arme blanche contre une église catholique

Un déséquilibré a blessé à l’arme blanche une dizaine de personnes lors de la messe dominicale du 11 février 2018 à l’église Sainte Ludivine du district de Yogyakarta, ville du centre de l’île de Java centrale, en Indonésie. Le prêtre qui célébrait la messe, un jésuite d’origine allemande, le Père Karl-Edmund Prier a également été blessé.

L’homme armé d’une épée a pénétré dans l’église lors de la messe de 7h30 et a frappé les fidèles semant une panique générale, rapporte l’agence missionnaire vaticane Fides. L’agresseur est parvenu à s’approcher de l’autel et à blesser le prêtre, détruisant par ailleurs des statues de Notre-Dame et de Jésus. Un paroissien a appelé la police qui a tenté de négocier avec l’agresseur. Face à son refus, un agent a ouvert le feu, le blessant grièvement. L’homme a été conduit à l’hôpital, où il se trouve en compagnie des autres blessés. On sait peu de choses sur son compte, ni sur ses motifs.

Soutenir les valeurs de tolérance

«Nous condamnons fermement ces épisodes de violence intervenant durant la célébration eucharistique», a déclaré dans un communiqué le Père Endra Wijayanto, président de la commission Justice et Paix de l’archidiocèse de Yogyakarta. Il invite à soutenir activement les valeurs du Pancasila (philosophie de l’Etat indonésien basé sur les cinq préceptes du bouddhisme ndlr) et de la Constitution de 1945, qui garantissent la liberté de religion et de culte, la protection des droits fondamentaux des citoyens indonésiens.  Le communiqué demande aux forces de l’ordre de garantir la protection et la sécurité des églises.

Populisme contre les minorités religieuses

Selon les observateurs, attaquer les chrétiens et d’autres minorités religieuses pourrait constituer un phénomène motivé politiquement pour polariser la société sur une base ethnique et religieuse en vue des élections municipales, prévues pour septembre, et des élections présidentielles de l’année prochaine.

Zeid Ra’ad al-Hussein, Haut Commissaire des Nations unies pour les droits fondamentaux, a noté que, dans le pays, des niveaux croissants d’extrémisme sont accompagnés par l’incitation à la discrimination, à la haine ou à la violence, alimentée par le populisme et l’opportunisme politique. (cath.ch/fides/mp)

 

12 février 2018 | 11:13
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 1 min.
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