Irak: Le patriarche des chaldéens refuse de cautionner les milices chrétiennes

Le patriarche de Babylone des chaldéens Louis Raphaël Sako a une nouvelle fois signalé que l’Eglise chaldéenne en Irak n’a de lien, ni direct ni indirect, avec «aucune milice armée se présentant comme chrétienne». Il visait notamment les «Lions chrétiens» des «Brigades de Babylone», une unité de quelques centaines de combattants qui se réclament de son Eglise.

Dans un communiqué officiel diffusé par le Patriarcat chaldéen à Bagdad le 13 mars 2016, le patriarche Sako marque de manière définitive sa prise de distance par rapport aux groupes armés actifs en Irak qui revendiquent une affiliation aux communautés chrétiennes locales, qu’elles soient chaldéennes, syriaques ou assyriennes.

Pas d’»autorisations ecclésiastiques»

Le patriarche chaldéen désavoue explicitement les cheikhs et anciens qui se prévalent de soi-disant «autorisations ecclésiastiques» adoubant le leadership à caractère politique qu’ils prétendent exercer en tant que représentants des communautés chrétiennes locales.

Des notables chrétiens, tirant partie de la maladie de l’ancien patriarche chaldéen Emmanuel III Delly, décédé en avril 2014, ont obtenu des lettres qui leur attribuaient certains pouvoirs.

Aucun notable ne représente politiquement l’Eglise chaldéenne

Depuis que le nouveau patriarche Louis Raphaël Ier Sako a débuté son ministère, il a envoyé une lettre à toutes les autorités civiles afin d’expliquer qu’aucun notable ne représente politiquement l’Eglise chaldéenne. Les seuls représentants politiques officiels de la communauté chaldéenne sont ceux «légitimement élus au Parlement», a-t-il précisé dans un communiqué relayé par l’agence d’information vaticane Fides.

Les «Brigades de Babylone» affirment regrouper «des citoyens chrétiens s’étant entraînés pour défendre les villes chrétiennes de Mésopotamie des criminels terroristes étrangers de l’Etat islamique et des terroristes provenant de pays tels que l’Afghanistan, l’Arabie Saoudite, le Qatar, la Tunisie, le Koweït, la Libye et le Maroc».

L’actuel patriarche des chaldéens a pris ses distances à plusieurs reprises avec les groupes qui, au sein des communautés chrétiennes syriaques, assyriennes et chaldéennes, soutiennent la nécessité de défendre leurs droits communautaires en combattant les forces djihadistes, y compris au travers de la formation de groupes armés organisés sur base confessionnelle. Louis Raphaël Sako réaffirme  que le chemin à suivre est celui d’un éventuel engagement au sein des forces armées nationales. (cath.ch-apic/fides/com/be)