Les vraies reliques de la maison de la Vierge?

Italie: Pèlerinage de Benoît XVI les 1er et 2 septembre à Lorette

Rome, 29 août 2007 (Apic) Benoît XVI se rendra à Lorette, au centre-est de l’Italie, les 1er et 2 septembre, pour une rencontre avec les jeunes Italiens, ’l’Agorà dei giovani italiani’. Le sanctuaire marial de Lorette, sur la côte Adriatique, abrite selon la tradition la ’Sainte Maison’ de la Vierge Marie et possède une très longue histoire.

Le sanctuaire de Lorette (dont le nom proviendrait de ’laurette’, un dérivé du mot laurier) était à l’origine un champ de lauriers appartenant au cardinal vicaire de Célestin V (1294), le seul pape de l’histoire qui abdiqua et fut canonisé.

Chargé de mettre de l’ordre dans les trafics alors liés au culte des reliques, le cardinal s’intéressa au projet de la famille Angeli (ou De Angelis) qui cherchait à reconstruire en Italie la ’Sainte Maison’ de Nazareth où aurait vécu la Vierge Marie. C’est donc dans le domaine du cardinal que furent transportées des pierres venant de Palestine.

Si la légende raconte que des anges auraient transporté dans les airs la chambre de la Vierge, sans doute en raison du nom de la famille des Angeli, c’est en réalité un bateau qui achemina les pierres qui, après une étape en Illyrie, l’actuelle Croatie, arrivèrent à bon port. C’est le 10 décembre 1294 que fut entreprise la reconstitution de la ’chambre’ de la Vierge Marie, où elle aurait reçu la visite de l’archange Gabriel venu lui annoncer la naissance de Jésus.

Similitudes avec la maison de Nazareth

Rien ne prouve avec certitude que cette pièce formée de trois murs soit un vestige de la maison où aurait vécu Marie. Mais les pierres ne sont pas du type géologique de la région de l’actuel sanctuaire. Elles sont en revanche semblables à celles taillées par les Nabatéens à l’époque de Jésus. On retrouve aussi les mêmes graffitis antiques (sur le thème de l’incarnation) sur les pierres de Lorette et sur les vestiges de la maison de Nazareth où, selon la tradition, la Vierge aurait vécu.

De plus, à l’occasion de travaux sur les murs de la ’chambre’ conservée à Lorette, ont été retrouvés des traces du passage des croisés (cinq croix d’étoffe rouge), qui défendirent ce sanctuaire en Terre sainte avant leur défaite de 1251, et des débris d’oeufs d’autruche. S’il n’y a jamais eu d’autruches dans la région des Marches en Italie, elles étaient en revanche nombreuses en Palestine. On se servait de leurs oeufs, vidés et peints, comme ex-voto. Une autre pièce à conviction est l’absence d’un 4e mur fermant la chambre. Il n’aurait en effet jamais existé. La pièce donnait dans une petite grotte qui faisait office de garde à manger, selon l’usage d’alors au Proche-Orient. L’espace laissé libre par l’absence d’un 4e mur à Lorette correspondrait exactement à l’ouverture de la grotte à Nazareth. Clément VIII (1592-1605) fit mesurer 2 fois les deux espaces pour authentifier la ’Sainte Maison’ de Lorette.

Mais au-delà de l’authenticité des reliques qui y sont conservées, le plus important, aux yeux de l’Eglise, c’est que depuis la fondation du sanctuaire de Lorette en 1294, la piété des fidèles ne s’est jamais démentie. La petite ville de 11’000 habitants accueille 3 à 4 millions de pèlerins par an. Englobée dans une immense basilique aux murs de marbre, construite sous Jules II (1503-1513) et qualifiée «d’écrin» par sainte Thérèse de Lisieux en 1887, la ’Sainte Maison’ a accueilli de nombreux saints et bienheureux, dont les noms sont inscrits sur une plaque. Jean-Paul II avait effectué cinq visites à Lorette au cours de son pontificat: en septembre 1979, en avril 1985, en décembre 1994, en septembre 1995 et en septembre 2004. (apic/imedia/bb)

29 août 2007 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
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