La cause en béatification, introduite début 1900, en rade à Rome

Jura: Soyhières a fêté dimanche le 125e anniversaire de la mort de Sœurs Chappuis

Soyhières/Delémont, 9 octobre 2000 (APIC) 125 ans après sa mort, le village de Soyhières, près de Delémont, a fêté dimanche la «Bonne Mère» Marie de Sales Chappuis. La cause en béatification de la religieuse jurassienne, introduite en début de siècle à Rome, n’a pas avancé à ce jour.

Une plaque commémorative est désormais apposée sur la Maison Chappuis, à Soyhières, maison natale de Mère Marie de Sales. La Communauté des Sœurs oblates de St-François de Sales, propriétaire de la Maison Chappuis et le village de Soyhières ont marqué ainsi le 125ème anniversaire de la mort de la Mère Marie de Sales, le 7 octobre 1875 à Troyes. Cette plaque se veut un signe de reconnaissance à la religieuse, originaire de Develier, près de Delémont, afin que son enseignement et son exemple se perpétuent.

Au temps de la Révolution

Pierre-Joseph Chappuis, bourgeois de Develier, garde royal en France jusqu’à la Révolution qui toucha également le Jura à la fin du 18ème siècle, vint s’établir à Soyhières. «Ce freluquet, cet étranger du dehors, osa demander la bourgeoisie de Soyhières au bout de dix ans et pis encore, la main de la plus belle fille du village !» Les archives révèlent pourtant que le devoir d’accueil fut appliqué au point que Pierre-Joseph Chappuis devint maire de Soyhières. Il y bâtit l’hôtel de la Croix-Blanche – qui reçut des hôtes célèbres comme l’impératrice Joséphine – et qui aujourd’hui porte son nom, la Maison Chappuis. C’était le père de la petite Thérèse Chappuis qui vint au monde en 1793 et qui devint Sr Marie de Sales en 1916 en prononçant ses vœux au couvent de la Visitation à Fribourg.

La religieuse visitandine, de l’ordre fondé par St-François de Sales, fut une grande voyageuse pour l’époque: de Fribourg, elle se rendit à Metz, à Bruxelles, elle fut durant six ans la supérieure du monastère de la Visitation à Paris et pendant quarante ans la Mère supérieure de celui de Troyes où elle dirigea l’école de St-François de Sales tout en travaillant au renouveau de la vie monastique. Avec l’abbé Brisson, elle fut l’instigatrice de la fondation des Congrégations des Oblats et Oblates de St-François de Sales. L’esprit d’enfance et de confiance est au cœur de son enseignement, qui reste d’une actualité brûlante, a relevé dimanche l’abbé Jean Jacques Theurillat, lors de son homélie.

L’école enfantine et le pensionnat

La famille Chappuis de Soyhières a donné sept de ses onze enfants à l’Eglise. La descendance masculine s’étant éteinte, c’est la Congrégation des Sœurs Oblates de St-François de Sales qui a acquis la Maison Chappuis en 1897, en souvenir de Mère Marie de Sales et elle y perpétue son œuvre, dans les soins aux malades, l’accompagnement en fin de vie, la confection de repas. Depuis bientôt un siècle, la communauté marque la vie du village en particulier à l’école enfantine. Le pensionnat, qui connaît les difficultés financières des écoles privées, enseigne le français et des branches commerciales à une trentaine de jeunes filles, venant notamment de la Suisse alémanique.

Les enfants, leur chœur «A Cœur-Joie», l’Ecole de musique, les jeunes filles du pensionnat de Soyhières et de celui de la Congrégation à Châtel-St-Denis ont été tout naturellement les moteurs de l’animation durant les festivités qui ont suivi l’office religieux dominical et la cérémonie officielle. Les écoliers ont fièrement présenté aux adultes leur grande fresque de l’histoire jurassienne. Chant, musique, poème, théâtre, visite de la Maison Chappuis et de la salle informatique du pensionnat qui présentait le site internet de la «Bonne Mère» Marie de Sales, lâcher de ballons, et vêpres solennelles ont conclu cette journée. de joie. (apic/sic/pr)

9 octobre 2000 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 3 min.
Partagez!