La Fraternité Saint Pie X se développe dans le Haut-Valais

La Fraternité sacerdotale Saint Pie X (FSSPX) a béni le 16 décembre 2018 une nouvelle église près de Glis, dans le Haut-Valais. Le supérieur du district de Suisse, Pascal Schreiber, s’exprime sur le développement de la Fraternité dans la région, ses relations avec Rome et le pape François.

«L’endroit où nous célébrions avant Glis était trop petit et trop dissimulé», explique Pascal Schreiber dans le quotidien Walliser Bote du 4 janvier 2019. Le lieu de culte se trouvait en outre dans un bâtiment privé. Le prêtre de la FSSPX pense que cette situation posait des obstacles à la venue de certains fidèles. Il se dit fermement convaincu qu’il existe, dans le Haut-Valais, plus de personnes intéressées que celles qui sont venues jusqu’à maintenant aux messes, célébrées selon le rite tridentin. «Les jeunes sont aussi attirés par l’ancienne liturgie, estime-t-il. Avec la nouvelle implantation, ils auront maintenant plus de facilité à la découvrir».

Méfiance envers le pape François

Pascal Schreiber est supérieur du district de Suisse depuis 2016. Il a été ordonné prêtre à Ecône en 1998. Le séminaire du Bas-Valais, fondé après la rupture avec Rome, en 1988, est considéré comme le berceau historique de la Fraternité traditionaliste. Cette dernière se considère toujours comme faisant partie de l’Église catholique, même si ses relations avec Rome sont froides et distantes.

De manière générale, les membres de la FSSPX reprochent au pape François de «diluer» la doctrine catholique. A cause de cela, «une certaine méfiance naît dans les milieux conservateurs au sens large, bien au-delà de la Fraternité Saint Pie X», assure Pascal Schreiber. Le respect de la papauté en souffrirait. Si le prêtre se réjouit de «chaque croyant que nous gagnons», il affirme que «la douleur de cette confusion générale et de l’apostasie qui en résulte est beaucoup plus grande.»

«Le pape ne peut pas inventer un enseignement nouveau»

«Le pape François est le chef de l’Église catholique à laquelle nous appartenons», explique ainsi Pascal Schreiber au Walliser Bote. «Si le pape exige de nous des choses acceptables, nous le suivrons. Mais si ses exigences ne sont pas compatibles avec la tradition de l’Eglise, alors nous refusons de lui obéir», précise le prêtre.

«Dans de nombreux points de ses déclarations, il n’est pas clair et laisse donc place à des interprétations diverses. Le meilleur exemple en est son exhortation apostolique Amoris laetitia, dans laquelle il laisse la porte ouverte à l’accès à la communion pour les divorcés remariés. Cela contredit la doctrine bimillénaire de l’Église. Le pape n’est pas là pour exprimer son opinion théologique personnelle, mais pour refléter l’enseignement de l’Église. Il ne peut pas inventer un enseignement nouveau», affirme le prêtre.

L’œcuménisme au pilori

La Fraternité s’oppose principalement aux réformes mises en place suite au Concile Vatican II. Parmi les avancées qui le préoccupent particulièrement, le supérieur du district de Suisse mentionne l’œcuménisme. «La liberté de religion ainsi propagée sape la prétention de Jésus et de l’Église à l’absolu, déplore-t-il. Le nivellement hiérarchique constant entre les évêques et le pape n’est pas non plus bon pour l’institution. Jésus a fondé l’Eglise avec des hiérarchies claires. Et cela est vrai pour toutes les époques.»

Pascal Schreiber souligne la mauvaise image que la Fraternité a dans les médias, également dans le Haut-Valais. Il invite ainsi les personnes de la région à se faire leur propre idée sur la question en se rendant aux messes ou en s’adressant à un prêtre. «C’est toujours bon d’entendre l’autre côté», conclut-il. (cath.ch/wb/rz)