«La guerre ne vient jamais des autres», écrit le pape François

«La guerre ne vient jamais des autres»: le pape François appelle à prendre ses responsabilités pour la paix, au fil d’un texte inédit en français, publié en conclusion d’un ouvrage paru aux éditions Salvator. Il livre un long plaidoyer, martelant qu’il «y en a assez des épées, des armes, de la violence». 

Paix sur la terre, la fraternité est possible, titre le recueil préfacé par le patriarche copte orthodoxe Tawadros II, qui rassemble des textes du pontife sur le thème de la paix. «Bafouée, ignorée», écrit le pape François, la paix est pourtant «la plus grande aspiration de millions d’êtres humains». 

«Y a-t-il une erreur plus grande que la guerre?» questionne de façon rhétorique le pape, appelant à ne pas oublier les souffrances du passé pour ne pas les répéter, à une époque où l’on «réhabilite dangereusement la guerre». Il pose des questions de conscience, spécialement adressées aux dirigeants «qui auront à répondre devant Dieu et devant les peuples de la poursuite des guerres». 

S’élevant une nouvelle fois contre la vente des armes, un commerce que «rien ne peut justifier», il demande aux belligérants de remettre leur épée au fourreau, de crainte que les conflits ne se transmettent «de génération en génération». 

Personne ne peut dire: je ne savais pas

Dans cet ouvrage publié à quelques jours de la Toussaint, alors que le pape s’apprête à aller célébrer une messe au cimetière militaire français de Rome le 2 novembre, il évoque «le silence de la mort, comme dans tous les cimetières de guerre du monde, où reposent des millions de soldats tués, dont la vie a été dérobée à leur famille et à l’avenir». 

Le pontife argentin invite à écouter la «leçon de vie» des réfugiés, déplorant que «la masse d’images et d’informations sur les conflits ne réveille jamais suffisamment les consciences, qui restent endormies». Et il cite son prédécesseur Paul VI: «Personne ne peut dire: je ne savais pas. Et en un certain sens, personne aujourd’hui ne peut dire: je ne pouvais pas, je ne devais pas»

À ceux qui se sentent impuissants, le pape répète: «On doit toujours essayer d’agir pour la paix sans se lasser. (…) La paix commence quand on ne hait pas, qu’on n’exclut pas, qu’on ne discrimine pas, qu’on ne laisse pas les gens seuls.»

«Je rêve que les chrétiens soient partout des artisans de paix!», conclut le pape François, qui souligne la force de la prière et affirme: «Même ceux qui se considèrent comme des êtres insignifiants peuvent faire beaucoup.»

Le texte original de ce livre en italien a été publié par la Librairie éditrice du Vatican en juin 2021. (cath.ch/imedia/ak/bh)