«La politique doit être avec le peuple», estime le pape

La politique doit être « non seulement pour le peuple mais avec le peuple », déclare le pape François dans un message-vidéo transmis aux participants d’une conférence organisée par le Centre for Theology & Community, le 15 avril 2021.

Cette conférence internationale s’est tenu sur le thème : «une politique enracinée dans le peuple» et s’appuie sur les axes évoqués dans le livre-entretien du pontife «Un Temps pour changer» (2020).

Les populismes suivent comme inspiration, consciente ou inconsciente, la devise : «tout pour le peuple, rien avec le peuple», déplore le pape dans son message. Cette approche équivaut selon lui à un paternalisme politique, car dans cette vision populiste, les individus ne sont pas les protagonistes de leur destin, mais finissent par être le débiteur d’une idéologie.

Il s’agit donc au contraire de trouver des mécanismes pour garantir à tous une vie digne de se dire humaine, estime le pape François, une vie capable de cultiver la vertu et de tisser de nouveaux liens. «C’est une politique non seulement pour le peuple mais avec le peuple», enracinée dans leurs communautés et dans leurs valeurs. «J’appelle cette politique ‘la politique avec une majuscule’ », pensée en tant que service, afin d’ouvrir de nouvelles voies pour que le peuple s’organise et s’exprime.

Le «mépris de la culture populaire est le début de l’abus de pouvoir», lance-t-il encore. En effet, lorsque le peuple est écarté, explique le pontife, il est privé non seulement du bien-être matériel mais aussi de la dignité d’agir, d’être le protagoniste de son histoire, de son destin, de s’exprimer avec ses valeurs et sa culture, de sa créativité. Une politique qui ignore les pauvres ne peut jamais promouvoir le bien commun, considère-t-il. De même, une politique qui ignore les périphéries ne comprendra jamais le centre et confondra l’avenir avec la projection à travers un miroir.

En reconnaissant en particulier l’importance de la spiritualité dans la vie des peuples, la politique est régénérée, souligne le successeur de Pierre. C’est pour cette raison que pour l’Église catholique, «il est impossible de séparer la promotion de la justice sociale de la reconnaissance des valeurs et de la culture du peuple». (cath.ch/imedia/ah/mp)