Mgr Joseph Printezis, ici en 2019, voit la visite du pape comme un encouragement pour la petite communauté catholique de Lesbos | Capture-Ecran/Action in Greace
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«La visite du pape est un signe de 'gratitude' pour les catholiques»

Les catholiques de Lesbos (Grèce) voient la deuxième visite du pape François chez eux comme «une expression de gratitude» pour leur engagement solidaire dans la crise migratoire. C’est ce que souligne Mgr Joseph Printezis, archevêque latin de Naxos, Tinos, Andros, Mykonos à deux semaines du voyage du pontife argentin à Chypre et en Grèce, prévu du 2 au 6 décembre 2021. 

Consacré évêque en mai dernier pour le territoire des Îles Cyclades qui comprend l’île de Lesbos, l’archevêque évoque les préparatifs de l’événement et l’enthousiasme des fidèles. 

Comment se passent les préparatifs du voyage? 
Il y a beaucoup à faire et tout est un peu précipité en ce moment, étant donnée l’imminence de l’arrivée du pape. Nous sommes très heureux qu’il visite la Grèce. C’est très symbolique qu’il vienne cette année alors que nous célébrons les 200 ans de la révolution contre l’Empire ottoman.
Ce voyage est aussi très encourageant pour les catholiques, car nous sommes une petite minorité, et nous nous sentons parfois déconnectés du reste du monde catholique. Malgré la résurgence du Covid-19 qui pourrait freiner la participation, nous éprouvons beaucoup de joie à penser que le pape prend le temps de nous rendre visite. Les fidèles grecs peuvent voyager à Rome ou Florence ou Fatima, mais recevoir le pape ici renforce vraiment notre foi et notre identité de catholiques. Nous nous sentons comme faisant partie de l’Église. 

Quels sont les moments-phare de ce voyage, selon vous? 
Il y aura la rencontre avec les évêques et les religieux le 4 décembre, la visite de Lesbos le lendemain et puis la messe à Athènes. J’assisterai à ces moments… Ce n’est pas tous les jours que l’on reçoit un pape ! Parmi les grands moments, le pape va aussi rencontrer les jeunes de Grèce le 6 décembre, c’est un événement qui suscite beaucoup d’enthousiasme. 

Le choix du pontife de se rendre à Lesbos une deuxième fois au cours d’un voyage très court provoque-t-il des frustrations? 
Nous aurions aimé que le pape visite aussi une autre île, comme Syros ou Tinos, qui ont une longue tradition catholique et où vivent de nombreux catholiques. Mais le pape veut donner un autre message en visitant Lesbos. Les communautés locales de cette île voient sa venue comme une expression de gratitude pour ce qu’elles ont enduré toutes ces années. La situation est aujourd’hui meilleure, mais cela a été très dur. À Samos et Chios, la population a triplé, il y avait plus de réfugiés que d’habitants. Les Grecs ont été dépassés par l’afflux. La visite du pape leur donne un encouragement et reconnaît tout ce que les communautés catholiques locales ont fait pour accueillir les migrants. 

Cinq ans après la première visite, qu’en est-il de la situation?
En 2016, on faisait face à la première vague de réfugiés. Le lieu qu’a visité le pape est maintenant fermé. Un autre lieu beaucoup plus grand, beaucoup mieux organisé a été construit, avec diverses sections pour que les communautés soient rassemblées. Les conditions de vie sont beaucoup plus humaines. Par ailleurs, il y a largement moins d’arrivées de réfugiés en provenance de la Turquie comme c’était le cas à l’époque. Et il y a beaucoup moins de réfugiés à Lesbos : un certain nombre ont pu rejoindre d’autres villes de Grèce ou d’autres pays d’Europe.

Le pape rencontrera aussi le patriarche orthodoxe Hieronymos d’Athènes. Est-ce que la venue du pape est bien vue des orthodoxes, qui représentent la majorité de la population?
Certains sont très opposés à la visite du pape, mais c’est une minorité. Ils lisent l’histoire d’une certaine façon et font porter au pape des responsabilités qu’il n’a pas. Mais globalement, les relations avec l’Église orthodoxe sont très amicales et même très fraternelles. (cath.ch/imedia/ak/bh)

Mgr Joseph Printezis
Joseph Printezis est né à Ermoupolis sur l’ile de Syros, au sud-est d’Athènes, le 6 février 1970. il a fréquenté l’école secondaire de Syros. À l’âge de 17 ans, il a entamé des études à l’école théologique de Saint-Jean l’évangéliste à Boston, aux États-Unis.
En 1991, il a obtenu son diplôme avec mention du Collège après avoir soumis sa thèse sur la maïeutique de Platon et en 1995, il a obtenu sa maîtrise en théologie avec une spécialisation en Droit Canonique.
La même année, il a été nommé Presbytre (responsable et de conseiller dans les premières communautés chrétiennes) et a servi dans les Paroisses de Pagos jusqu’en 1999 et de Danakos jusqu’en 2016. Il a été nommé par Mgr Francis Papamanolis Secrétaire du diocèse de Syros jusqu’en 2006.
Joseph Printezis a été nommé archevêque – Métropolite de Naxos – Andros – Tinos – Mykonos et Vicaire Apostolique du Diocèse de Chios le 25 janvier 2021. BH

Mgr Joseph Printezis, ici en 2019, voit la visite du pape comme un encouragement pour la petite communauté catholique de Lesbos | Capture-Ecran/Action in Greace
17 novembre 2021 | 14:45
par I.MEDIA
Temps de lecture: env. 3 min.
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