Le Bambino Gesu sépare avec succès des sœurs siamoises

Deux soeurs siamoises reliées par le crâne et la nuque ont été opérées avec succès par le personnel médical de l’hôpital pontifical Bambino Gesù, à Rome, a indiqué le 8 juillet 2020 L’Osservatore Romano. Cette prouesse chirurgicale, qui a nécessité un an d’études et trois opérations, constitue une première en Italie et probablement dans le monde.

Envoyée par le pape François pour suivre le travail des structures médicales de Centrafrique en juillet 2018, Mariella Enoc, directrice de l’hôpital, rencontre à cette occasion la mère des deux jumelles siamoises au centre médical de Mbaïki. Les deux petites filles partagent alors une partie de la boîte crânienne et du système veineux. Elle les rapatrie en Italie dès septembre 2018.

Afin de leur reconstruire un cerveau unique, les jumelles ont subi trois opérations en deux ans : une première en mai 2018 et une deuxième en juin 2019. La dernière chirurgie, en date du 5 juin 2020, a duré pas moins de 18 heures. Selon l’hôpital, il s’agit du «premier cas en Italie – et probablement le seul au monde (…) d’une intervention réussie sur une paire de craniopage totale postérieure, l’une des formes de fusion les plus rares et les plus complexes au niveau crânien et cérébral».

Un an d’études

Sur son site, l’hôpital du Vatican précise qu’en Europe, seuls deux cas de craniopages totaux séparés avec succès ont été recensés au cours des 20 dernières années: il s’agit de paires de jumeaux réunis au sommet de la tête (à la verticale) opérés en plusieurs étapes à Londres. Ces cas ne présentaient cependant pas les caractéristiques des jumelles de Bangui, c’est-à-dire des craniopages totaux reliés par la nuque.

Une année d’étude ainsi qu’une équipe médicale de plus de 30 médecins, chirurgiens et infirmiers ont été nécessaires pour mener à bien ce projet. L’hôpital n’a décidé de communiquer sur cet exploit médical que le 7 juillet, afin de s’assurer du bon état de santé des jumelles qui demeurent encore aujourd’hui dans le service de la neurochirurgie en raison de la présence de risques infectieux. (cath.ch/imedia/cg/rz)