Le chrétien doit choisir entre une «mentalité d'esclave et une mentalité de fils»

Les dix commandements ne sont pas des ordres d’un «despote», mais des paroles qui protègent l’homme de sa propre destruction, a affirmé le pape François le 20 juin 2018 lors de l’audience, place Saint-Pierre au Vatican.

Avant l’audience, l’évêque de Rome s’est rendu dans la salle Paul VI pour saluer plus de 200 pèlerins atteints de la maladie de Charcot, une affection neurodégénérative. Il a ensuite effectué le traditionnel tour de la place Saint-Pierre en papamobile, au son d’une fanfare installée au pied de l’estrade. Les deux groupes – sur la place et dans la salle Paul VI – forment une seule communauté, a déclaré le pontife demandant d’applaudir les malades.

Protéger l’homme de l’autodestruction

La Bible, a souligné le successeur de Pierre, ne contient pas seulement des «commandements» mais des «paroles» – c’est le décalogue. Car si le commandement doit être suivi sans discussion, la parole permet de créer une relation dans le dialogue. Dans la Genèse, le tentateur – le diable – présente justement le Seigneur comme un «despote», comme une «divinité jalouse et possessive». Le «diable a menti», a insisté le pape: Dieu donne sa parole de Père aimant, pour protéger l’homme de l’autodestruction.

Le chrétien doit donc choisir entre une «mentalité d’esclave et une mentalité de fils». Le christianisme est ainsi «le passage de la lettre de la loi à l’Esprit», a estimé le pontife. C’est ainsi que Jésus-Christ peut dire qu’il est venu «accomplir la Loi et non l’abolir» (Mt 5:17). «Jésus est cette parole du Père, pas la condamnation du Père», a soutenu le pape, car le monde a besoin de soin et pas de légalisme.

Salutations aux Suisses

Après sa catéchèse, le pape François a rappelé la dévotion – traditonnellement en juin – au Sacré-Cœur de Jésus, qui «enseigne à aimer sans rien en retour et soutient dans les choix les plus difficiles». Le pontife a ainsi demandé aux fidèles de prier le Sacré-Cœur, pour lui et pour tous les prêtres, «afin de renforcer la fidélité à l’appel du Seigneur».

En s’adressant aux Polonais, le successeur de Pierre a noté la présence de fidèles de l’archevêché de Szczecin-Kamień. Ils sont à Rome pour bénir les «couronnes papales» qui seront déposées sur une représentation de la Vierge noire de Częstochowa, a-t-il expliqué. Le pape a aussi salué un groupe de jeunes polonais qui se rendront par bateau au Panama pour les Journées mondiales de la jeunesse de janvier 2019.

Parmi les groupes de fidèles présents, le chef de l’Eglise catholique a notamment salué des francophones d’Haïti, de Nouvelle-Calédonie ou encore de Suisse, où il se rendra lui-même le 21 juin. Mais aussi des Français de Saint-Brieuc (France), accompagnés de leur évêque Mgr Denis Moutel.

A la fin de l’audience, un groupe d’acrobates, de jongleurs et de clowns d’un cirque ont effectué une performance devant l’estrade du pape. «Ils nous ont font voir comment la beauté fait du bien à l’âme et au corps», s’est exclamé ce dernier.

(cath.ch/imedia/xln/rz)