Le journal «Ciné-Feuilles» prend ses distances avec les Eglises

Le journal cinématographique romand «Ciné-Feuilles», qui s’est doté d’une nouvelle équipe, a décidé de prendre ses distances avec sa tradition œcuménique. L’objectif est de s’ouvrir à un public plus large, rapporte le quotidien 24 Heures, le 20 mars 2019.

Ciné-Feuilles est un bimensuel de critiques de films fondé en 1981 à Lausanne par Maurice Terrail, pasteur de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) et Yvan Stern, de Signis, l’office catholique du cinéma. Chroniqueur et animateur, Maurice Terrail, décédé en 2014, a également créé en 1974 le Jury œcuménique du Festival de Cannes. Ciné-Feuilles est édité par le Cercle d’études cinématographiques de l’EERV.

Attirer les jeunes

Maurice Terrail souhaitait mettre en avant «des œuvres de qualité qui laisseront passer une lueur d’espérance et seront porteuses d’un peu d’amour». Directement soutenu par l’Église protestante à l’époque, le journal s’en est progressivement distancié. Ce sont désormais les excédents du Cercle d’études cinématographiques, également fondé par Maurice Terrail, qui permettent au journal de compléter les revenus engrangés par les abonnements.

«Avant, il s’agissait pour Ciné-Feuilles de voir le cinéma à travers un prisme œcuménique», explique Adèle Morerod, co-directrice de la revue. Après son renouvellement en 2018, l’équipe de rédaction, a voulu s’ouvrir à un public plus large. En effet, si le titre comptant 1’200 abonnés a toujours souhaité couvrir l’intégralité des sorties romandes, cela s’est parfois fait au détriment de certains genres, comme le film d’horreur, peu apprécié par les contributeurs de l’époque. Le public d’habitués étant plutôt âgé la rédaction cherche également à attirer des lecteurs plus jeunes, explique Adèle Morerod. Dans cette optique, le look du journal a été modernisé. (cath.ch/24h/com/rz)