Drapeau du groupe terroriste Daech ou 'Etat islamique' (Photo:  wikipedia)
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Le métropolite Hilarion de Volokolamsk: «Il n’y a pas de terrorisme islamique»

«Il n’y a pas de terrorisme islamique» ou de «terrorisme religieux», car aucune religion n’enseigne qu’il faut tuer des gens et commettre des actes terroristes, affirme le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures (DREE) du Patriarcat de Moscou.

Dans une interview à l’agence de presse russe Interfax-religion, le métropolite Hilarion relève que, ces dernières années, le public a été confronté à une poussée de terrorisme encore jamais vue. Il regrette que beaucoup, «par erreur», appellent ce terrorisme ‘islamique’ ou ‘religieux’.

«Aucune religion n’enseigne qu’il faut tuer des gens»

«Beaucoup de gens sont persuadés que les terroristes qui sévissent aujourd’hui au Proche-Orient et dans certaines autres régions du monde commettent leurs méfaits parce ce que c’est ce qu’enseigne leur religion. Mais aucune religion n’enseigne qu’il faut tuer des gens, commettre des crimes et des actes terroristes».

Le président du DREE déplore que des personnes qui commettent ces crimes les justifient par des slogans religieux, qu’elles utilisent aussi pour trouver de nouvelles recrues. «Il ne faut pas parler de terrorisme religieux, mais de terrorisme à slogans religieux, dans lequel des gens commettent des crimes et blasphèment en s’abritant derrière le nom de Dieu et la religion», déclare-t-il.

«Exterminer les terroristes»

Dans son interview à «Interfax-religion», relayée par le site internet du Patriarcat de Moscou, le chef du DREE déclare que les  orthodoxes peuvent vivre en paix avec les musulmans, avec les juifs, avec les bouddhistes, avec les athées, «à condition qu’ils ne soient pas des athées militants luttant par tous les moyens contre la religion».

Mais la coexistence pacifique avec les sectes et les satanistes n’est pas possible, affirme-t-il. «Nous devons lutter contre elles. Je pense que cette lutte doit être commune, indépendamment des convictions religieuses des uns et des autres».

Pour Hilarion de Volokolamsk, les choses sont claires: «il y a la religion et il y a l’anti-religion. Nous, orthodoxes, sommes en contact avec d’autres traditions religieuses, nous rencontrons les musulmans, les bouddhistes, les juifs. Mais nous ne rencontrons pas les satanistes, les sectateurs, les terroristes. Nous ne dialoguons pas avec eux. Je pense que vous comprenez bien que le seul dialogue qu’on peut avoir avec les terroristes, c’est de les exterminer. Malheureusement, l’humanité ne connaît pas d’autre remède à cette peste!»

 


Les religions contre le terrorisme

Le 31 mai 2016, une conférence intitulée «Les religions contre le terrorisme» s’est tenue à Astana, capitale du Kazakhstan, à l’initiative du Sénat de la République. Soixante délégations de plus de quarante pays du monde ont pris part à la conférence, rassemblant des représentants de différentes religions, des parlementaires et des représentants de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Délégué par le président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, le Père Dimitri Safonov a dénoncé la persécution religieuse frappant les chrétiens au Proche-Orient et en Afrique du Nord. Ce dernier, secrétaire du DREE aux relations interreligieuses, a rappelé que les chrétiens étaient une population originaire de cette région et y jouaient un grand rôle.

Analysant le phénomène des persécutions et la réaction de la communauté internationale, le Père Dimitri Safonov a souligné l’importance de la coopération entre leaders politiques et religieux, et mis en avant le dialogue interreligieux pour la prévention et la lutte contre le terrorisme.

Rencontre du pape François avec le patriarche Cyrille saluée

La déclaration rédigée à l’issue de la rencontre «condamne résolument le terrorisme, qui, s’abritant derrière des slogans religieux, foule aux pieds les droits et les libertés de l’homme  et menace l’harmonie interconfessionnelle», relève le Patriarcat de Moscou. La déclaration exprime aussi l’inquiétude des signataires devant la fragilité de la jeunesse et l’influence de l’idéologie extrémiste. Selon la proposition du Patriarcat de Moscou, le document final contient un article sur les persécutions et la discrimination des minorités religieuses.

A l’initiative du représentant de l’Eglise orthodoxe russe, le texte comprend aussi l’article suivant: «Dans ce contexte, nous saluons la rencontre du pape François de Rome et de sa sainteté le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie [le 12 février 2016 à La Havane, ndlr] qui a démontré la volonté de leaders religieux de laisser de côté leurs désaccords pour dialoguer au nom de la paix. Nous soutenons l’appel des chefs de ces deux grandes Eglises à lutter ensemble contre le terrorisme». (cath.ch-apic/interfax/mospat/be)

 

Drapeau du groupe terroriste Daech ou 'Etat islamique'
2 juin 2016 | 12:20
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 3 min.
DREE (8), Hilarion (51), Moscou (106), Terrorisme islamique (22)
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