Le pape a parlé de l’homosexualité avec les évêques italiens

Les évêques italiens ont discuté avec le pape François de la question de l’homosexualité dans les séminaires, a confirmé le 24 mai 2018 le cardinal Gualtiero Bassetti, président de la Conférence épiscopale italienne.

Réunis pendant quatre jours au Vatican, du 21 au 24 mai, les quelque 270 évêques italiens se sont penchés sur la baisse des vocations, sur le regroupement difficile des diocèses, et sur la bonne gestion. Mais aussi, de manière moins officielle, sur les élections italiennes et l’homosexualité dans les séminaires, a confirmé Mgr Bassetti dans une conférence de presse.

Appel au discernement

Sur ce dernier point, c’est le pape lui-même qui a ouvert la délicate question selon le site spécialisé Vatican Insider. Le sujet a été évoqué lors d’une discussion de plus de trois heures, à huis clos, avec les évêques italiens dans la salle du Synode. Abordant le problème des vocations et insistant sur la qualité plutôt que la quantité, le pontife a invité les prélats à un «discernement attentif».

«Si vous avez ne serait-ce qu’un doute minime [sur l’homosexualité d’un candidat], mieux vaut ne pas le faire entrer», a-t-il recommandé. Car selon lui, la pratique d’actes homosexuels peut compromettre la vie du séminaire.

Cette instruction figure également parmi les recommandations adressées par le pape aux évêques chiliens, venus à Rome du 15 au 18 mai. Elle reprend en fait la ratio fundamentalis qui régit les séminaires, promulguée sous Benoît XVI en 2005, et actualisée par François en décembre 2016.

Intitulé Le don de la vocation presbytérale, ce document réaffirmait notamment que l’Eglise, tout en respectant les personnes, ne pouvait admettre au sacerdoce les personnes qui «pratiquent l’homosexualité, présentent des tendances homosexuelles profondément enracinées ou soutiennent la dite culture gay».

Vigilance de l’Eglise sur la politique italienne

Concernant le nouveau gouvernement italien dirigé par Giuseppe Conte, le cardinal Bassetti a affirmé que l’Eglise garderait sa vigilance de «conscience critique», comme elle le fait pour tous, a ajouté le président de la Conférence des évêques et archevêque de Pérouse.

Les prélats italiens attendent ainsi de la part du politicien de 53 ans des «preuves de maturité et de sagesse» pour affronter les problèmes du pays. Leur grille d’analyse sera la doctrine sociale de l’Eglise, avec des «points indispensables» que sont la famille, la dignité de la personne humaine, du migrant, mais aussi le juste salaire et l’impôt progressif.

Le nouveau chef du gouvernement a été mis en place suite à l’alliance post-électorale entre deux partis ›populistes’ : le Mouvement Cinq étoiles et la Ligue. Giuseppe Conte se présente comme un expert ayant pour volonté de «débureaucratiser» le pays et de libérer l’économie, notamment par l’impôt unique. (cath.ch/imedia/ap/rz)

25 mai 2018 | 08:55
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 2 min.
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