Le pape demande aux jésuites d'Irlande d'aider à en finir avec les abus
«Aidez l’Eglise en Irlande à en finir» avec les abus sexuels et de pouvoir commis par des membres du clergé, tel est le message lancé le pape François lors de sa rencontre avec la communauté jésuite dans ce pays le 25 août 2018, a rapporté la revue jésuite Civiltà Cattolica le 13 septembre.
Lors de ses déplacements hors d’Italie, le pape argentin, premier pape jésuite de l’histoire, essaie à chaque fois de rencontrer les membres locaux de la Compagnie de Jésus. Il est habituellement accompagné du Père Antonio Spadaro, directeur de la Civiltà Cattolica, dans laquelle sont ultérieurement reproduits ces échanges tenus à huis clos.
Pour sa rencontre avec les jésuites d’Irlande, le pontife est arrivé en retard, à cause d’une rencontre avec des victimes d’abus sexuels, de pouvoir et de conscience. Ce moment, a-t-il expliqué, «m’a particulièrement touché au cœur». Favorisés selon lui par «l’élitisme et le cléricalisme», ces abus sont un «échec de la proximité», a-t-il estimé.
Le pape a alors donné une mission aux jésuites: «aidez l’Eglise en Irlande à en finir avec cette histoire». Cela ne signifie pas «tourner la page», mais «faire le nettoyage, changer les mentalités» en osant aborder les problèmes de face. Il faut faire «tout ce qui est nécessaire pour guérir les blessures», a-t-il insisté. Interrogé par une des personnes présentes, l’évêque de Rome a expliqué que le premier pas était de dénoncer les cas d’abus dont ils auraient connaissance.
«Aimer les pécheurs»
Par ailleurs, le pontife a demandé aux jésuites présents d’aimer les pécheurs, à l’image du Christ. «Jésus est venu apporter la joie et non la casuistique morale», a-t-il soutenu. Cette fraîcheur de l’Evangile doit pour le pape particulièrement se manifester lors de la confession: elle doit être une rencontre avec le Seigneur et non un «salle de torture ou une étude psychiatrique».
Pour conserver cette joie, le pape François a conseillé le sens de l’humour, «fruit de la consolation de l’Esprit». Il a ainsi confié réciter chaque matin depuis 40 ans la prière de saint Thomas More pour obtenir l’humour. «Seigneur, donne-moi l’humour pour que je tire quelque bonheur de cette vie et en fasse profiter les autres», se termine cette prière. (cath.ch/imedia/xln/mp)
