Cérémonie à Agrigente le 21 septembre 2020 pour le 30e anniversaire de l'assassinat du juge Rosario Livatino, abattu par un commando de la mafia | © diocèse d'Agrigente
Vatican

Le pape François autorise la béatification d'un juge tué par la mafia

Le pape François a autorisé la Congrégation romaine pour les causes des saints à publier un décret reconnaissant le martyre de Rosario Livatino, juge italien tué par la mafia, ouvrant la voie à sa béatification, a annoncé le Bureau de presse du Saint-Siège le 22 décembre 2020.

Les vertus héroïques de sept autres serviteurs de Dieu ont aussi été reconnues par décret par le pontife, ouvrant la voie à la reconnaissance comme « vénérables ».

Rosario Livatino, abattu par un commando de tueurs

Le martyre du « serviteur de Dieu » Rosario Livatino (1952-1990) juge et militant catholique originaire de Sicile, a été reconnu par le pontife. Rosario Livatino a été abattu par un commando de tueurs le 21 septembre 1990, «en haine de la foi», sur la route de Canicattì à Agrigente. Il a été assassiné, en raison de son engagement, par la Stidda (étoile ou écharde en sicilien), une organisation mafieuse originaire du sud de la Sicile, présente en particulier dans les villes d’Agrigente, de Catane, de Gela, de Vittoria et de Syracuse. 

Le pape Jean Paul II, lors d’un déplacement à Agrigente, l’avait décrit comme un « martyr de la justice et indirectement de la foi ». L’évêque de ce diocèse de Sicile avait ouvert en 2011 le procès pour sa béatification et canonisation.

Vasco de Quiroga, opposé à l’esclavage encouragé par la Couronne d’Espagne

Le pape François a par ailleurs approuvé la reconnaissance des vertus héroïques de Vasco de Quiroga (c.1478-1565), premier évêque de Michoacán, au Mexique. Cet Espagnol, juge et avocat de formation, avait mis en place des villes-hôpitaux dans son diocèse pour venir en aide aux populations indigènes en s’inspirant de l’Utopie de saint Thomas More, pacifiant la région et ouvrant la voie à de nombreuses conversions au christianisme.

Critique vis-à-vis de l’esclavage, il n’hésite pas à s’opposer à la Couronne d’Espagne qui encourage les colons à asservir les populations indigènes. Pendant toute sa vie, et jusqu’à sa mort, il affranchit nombre d’entre eux et administre avec habileté son diocèse, encourageant le développement économique et agricole.

Antonio Vicente González, mort du choléra pour avoir assisté les malades

La Congrégation pour les causes des saints, avec l’accord du pontife, a reconnu les vertus héroïques de Mgr Bernardino Picinelli (1905-1984), évêque auxiliaire d’Ancône (Italie). Membre de l’Ordre des Serviteurs de Marie, ce prêtre a été pendant 31 ans curé de sa paroisse, avant d’être nommé évêque auxiliaire et vicaire général de son diocèse d’Ancône. Sa vie simple, marquée de hautes vertus, a laissé un souvenir poignant dans la cité des Marches.

Les vertus héroïques de Antonio Vicente González (1817-1851), prêtre originaire des Canaries (Espagne), ont aussi été reconnues par l’évêque de Rome. Ce pasteur admirable, particulièrement soucieux des plus pauvres, a affronté avec courage les deux fléaux qui ont frappé son archipel natal pendant sa courte vie : une famine et une épidémie de choléra. Il va mourir de cette dernière après avoir assisté les personnes infectées malgré les grands risques de contamination.

Missionnaires portés sur les autels

Le pape François a reconnu les vertus héroïques de Mgr Bernardo Antonini (1932-2002), missionnaire italien en ex-URSS à la chute du mur de Berlin. Ce prêtre de Vérone, membre de l’Institut de Jésus-Prêtre particulièrement doué en langues étrangères, est mort au Kazakhstan où il s’était volontairement rendu disponible pour venir en aide aux plus pauvres.

Les vertus héroïques d’Ignazio Stuchly (1869-1953) ont été reconnues par la Congrégation pour les causes des saints et le pontife. Ce salésien tchèque se destine à la mission mais est envoyé dans son pays où il développe l’œuvre salésienne. Après la guerre, arrive le communisme, qui détruit peu à peu tout ce que le prêtre tchèque avait contribué à construire. Frappé par la maladie, il meurt sans avoir vu sa foi vaciller. 

Le Père Antonio Seghezzi, déporté par les nazis

Le primat d’Italie a enfin reconnu les vertus héroïques de Sœur Rosa Staltari (1951-1974), une religieuse calabraise membre de la Congrégation des Filles de Marie-Très-Sainte-Corédemptrice. Mystique, elle laisse un journal dans lequel elle raconte son dialogue passionné avec le Christ. 

Le chef de l’Eglise catholique a reconnu les vertus héroïques du Père Antonio Seghezzi (1906-1945), prêtre italien. Ce dernier engagé dans la résistance, se rend aux autorités nazies pour éviter des répercussions contre son diocèse de Bergame. Il est emprisonné, puis déporté en Bavière. Là, il contracte la tuberculose, et est envoyé à Dachau où il meurt peu après l’arrivée des soldats américains. (cath.ch/imedia/cd/be)

Cérémonie à Agrigente le 21 septembre 2020 pour le 30e anniversaire de l'assassinat du juge Rosario Livatino, abattu par un commando de la mafia | © diocèse d'Agrigente
22 décembre 2020 | 15:15
par I.MEDIA
Temps de lecture: env. 3 min.
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