Le pape met en garde les prêtres contre la «fatigue de soi-même»       

Rome, 2 avril 2015 (Apic) Le pape François a mis en garde, le Jeudi saint 2 avril 2015, les prêtres contre les diverses formes de fatigue qui les guettent, tout en leur souhaitant une «bonne» fatigue. Célébrant la messe chrismale dans la basilique Saint-Pierre, l’évêque de Rome a donné quelques conseils à son presbyterium pour faire face à la «fatigue des gens, des foules», «la fatigue des ennemis» et la «fatigue de soi-même».

Dans cette homélie très imprégnée de son style, le pape François a longuement médité sur «la fatigue des prêtres». Le pontife de 78 ans a confié qu’il y pensait beaucoup et qu’il priait souvent, «surtout quand moi aussi je suis fatigué». Le pape François, d’ordinaire, se montre moins tendre avec les prêtres.

«Comme il est difficile d’apprendre à se reposer», a également soutenu le pape, mettant en garde contre la tentation de «se reposer de n’importe quelle manière», évoquant notamment les loisirs qu’offrent la société de consommation.

Fatigue des foules et fatigue des ennemis

La fatigue des gens, des foules, a-t-il pourtant assuré, est une bonne fatigue, une fatigue pleine de fruits et de joie. «C’est la fatigue du prêtre, avec l’odeur de ses brebis, a-t-il poursuivi, mais avec un sourire de papa qui contemple ses enfants et ses petits enfants» Un sujet particulièrement parlant pour ce pape qui aime s’attarder au milieu de foules de pèlerins pour les saluer avant chaque audience générale place Saint-Pierre.

La fatigue des ennemis, a-t-il continué, est plus difficile à affronter: «le démon et ses adeptes ne dorment pas». Le seul remède, est de demander (à Dieu) la grâce d’apprendre à neutraliser le mal.

Fatigue de soi-même

Le pape a enfin mis en garde contre «la plus dangereuse» des fatigues: la fatigue de soi-même. Il s’agit de la déception de soi-même, mais pas regardée en face, a-t-il commenté, ou encore de «minauder avec la mondanité spirituelle». Cette fois, a-t-il assuré, le seul remède est l’amour. Au cours de la scène du lavement des pieds, le Seigneur «purifie l’apostolat lui-même», a expliqué le pape. Il se charge de «nettoyer toute tache, ce smog mondain et onctueux qui s’est collé durant le chemin que nous avons fait en son nom (…) Sachons apprendre à être fatigués, a fini par lancer le pape, mais bien fatigués!»

Après l’homélie, conformément à la tradition de la messe chrismale, les prêtres ont renouvelé leurs promesses sacerdotales, puis le pape a béni les huiles destinées aux sacrements: l’huile des catéchumènes et celle des malades, et enfin le Saint Chrême. Ces huiles seront destinées aux sacrements et notamment aux baptêmes qui seront célébrés dès la fête de Pâques.

Dans l’après-midi, le pape présidera la messe de la Cène au grand centre pénitentiaire de Rebibbia, à l’Est de Rome, où il lavera les pieds d’une douzaine de détenus. (apic/imedia/bl/rz)