Le pape prêche aux stars du foot

«N’oubliez pas d’où vous êtes partis», a déclaré le pape François à des footballeurs de renom lors d’une audience en salle Paul VI au Vatican le 24 mai 2019. Ceux qui sont devenus des champions de football doivent à présent aider les jeunes à devenir des «champions dans la vie».

La salle Paul VI avait des allures de tribunes de stade de football, avec des clameurs et une ‘ola’ tonitruante. Près de 5’000 jeunes des régions du Latium et des Abruzzes y étaient rassemblés à l’occasion de la rencontre ‘Il calcio che amiamo‘ – Le football que nous aimons, en italien. A leurs côtés, se tenaient certaines stars du ballon rond telles que Samuel Eto’o, footballeur international camerounais, Javier Zanetti, ancien footballeur international argentin, ou Roberto Mancini, sélectionneur de l’équipe italienne.

Puisque les jeunes prennent en modèle ces grands champions du football, le pape François s’est tourné vers ces derniers de manière toute particulière. «N’oubliez pas d’où vous êtes partis», leur a-t-il demandé, de tel terrain de banlieue, de tel patronage ou de tel petit club. «Je vous souhaite de toujours ressentir de la gratitude pour votre histoire, faite de sacrifices, de victoires et de défaites».

Ces athlètes ont désormais une «responsabilité éducative», a encore confié le pontife. Ils sont ainsi invités à montrer une «cohérence de vie» et à transmettre une solidarité avec les plus faibles. De même, ils doivent encourager les plus jeunes à «grandir en eux-même» et à devenir des «champions dans la vie», «grands dans la vie». Voilà la victoire de chacun de nous, a-t-il insisté. Et aux dirigeants, il a demandé de protéger l’aspect amateur du football.

Lutter contre l’individualisme

En effet, le sport est une excellente occasion d’apprendre à donner le meilleur de soi-même, a confié le chef de l’Eglise catholique, grâce à des sacrifices et un véritable engagement. Le football, en tant que sport collectif, apprend à ne pas vivre seul. A l’époque actuelle, a-t-il pointé, il est facile de «s’isoler», de créer beaucoup de relations virtuels, à distance.

Le grand avantage de jouer avec un ballon – car c’est un «jeu», a insisté le pape – c’est de pouvoir le faire avec d’autres joueurs, en équipe. «Le football est un jeu d’équipe, on ne peut pas s’amuser seul». Seulement dans cette optique, ce sport peut vraiment faire du bien à la tête et au cœur. En particulier, a-t-il noté, dans une société qui exalte l’individualisme, c’est-à-dire la «centralité de soi-même», presque comme un principe absolu.

‘Il calcio che amiamo’ était organisé par le journal sportif ‘La Gazzetta dello Sport’ en collaboration avec le ministère italien de l’Education ainsi que la Fédération italienne de football et les responsables de la Ligue italienne de serie A. (cath.ch/imedia/pad/pp)