Les migrants sont souvent exploités dans l'agriculture en Italie | photo d'illustration © John Perivolaris/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0
Vatican

Le pape salue la régularisation de migrants dans le sud de l’Italie

Après avoir récité l’Angélus place Saint-Pierre au Vatican, le 3 novembre 2019, le pape François a salué la signature d’un memorandum d’entente permettant aux travailleurs agricoles clandestins d’obtenir des documents d’identité et de séjour. Cet accord leur «offrira une nouvelle dignité», s’est réjoui le pontife.

Situé à 25km de la ville de San Severo, dans les Pouilles, un ›grand ghetto’ abrite quelque 200 personnes l’hiver et 900 l’été. En 2017, après 20 ans d’existence, ce campement avait été évacué par les autorités, mais sans qu’aucune solution n’ait été proposée. Le camp s’est ainsi immédiatement reconstitué. Le 28 octobre 2019, le maire de la ville et le diocèse ont signé un accord permettant la régularisation des migrants dits ‘des ghettos de la capitanata’. La signature a été effectuée en présence du cardinal Konrad Krajewski, aumônier apostolique.

Grave précarité

«Je voudrais remercier de tout cœur la commune et le Diocèse de San Severo pour la signature du memorandum d’Entente qui permettra aux travailleurs des ghettos (…) d’obtenir un domicile dans les paroisses et l’enregistrement au bureau municipal», a déclaré le pape. «La possibilité d’avoir des documents d’identité et de séjour leur offrira une nouvelle dignité et leur permettra de sortir d’une situation d’irrégularité et d’exploitation».

La signature de cet accord est intervenue au lendemain d’une visite du cardinal Krajewski dans cette région. Ces migrants vivent dans des conditions de grave précarité sur les plans juridique et sanitaire mais aussi sur celui du logement, avait dénoncé le haut prélat. Victimes d’une «grave exploitation», ces migrants souffrent de l’absence de véritable contrat de travail, de salaire convenable et de logement. En tout, ce seraient également au moins 6’000 personnes qui trouveraient encore abri chaque année dans des cabanes ou des fermes abandonnées de la région.

Violences en Ethiopie

Le pape François a par ailleurs confié être «attristé par les violences contre les chrétiens orthodoxes de l’Eglise Tewahedo en Ethiopie. Il a également confié sa proximité avec cette Eglise «bien-aimée» et avec son Patriarche, Abuna Matthias. Il a ensuite demandé de prier pour toutes les victimes de violences dans ce pays avant de réciter un Ave Maria.

En Ethiopie, des manifestations politiques ces derniers mois ont très vite dégénéré en attaques ethniques et religieuses. Au moins 52 chrétiens dont deux prêtres sont morts dans ce pays qui compte 40% d’orthodoxes. Trois églises et une mosquée ont par ailleurs été détruites.

Dieu condamne le péché, mais «essaie de sauver le pécheur»

Avant ces appels, le pape a axé sa catéchèse sur le regard miséricordieux de Dieu. Celui-ci «nous parvient avant que nous nous rendions compte que nous en avons besoin pour être sauvés». Et c’est par ce «regard du divin Maître» que commence le miracle de la conversion.

Dieu condamne le péché, mais «essaie de sauver le pécheur» avant d’aller à sa recherche pour le ramener sur le droit chemin, a poursuivi l’évêque de Rome. Ceux qui ne se sont jamais sentis sollicités par la miséricorde de Dieu «ont du mal à saisir l’extraordinaire grandeur» des gestes et des paroles de Jésus en ce sens.

Pourtant, le mépris et la fermeture envers le pécheur «ne font que l’isoler et l’endurcir dans le mal» qu’il se fait contre lui-même et contre la communauté. Le pontife a alors incité les fidèles à rencontrer avec miséricorde ceux «qui se sont trompés», afin qu’eux aussi accueillent Jésus, «venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus». (cath.ch/imedia/ah/rz)

Les migrants sont souvent exploités dans l'agriculture en Italie | photo d'illustration © John Perivolaris/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0
3 novembre 2019 | 16:27
par I.MEDIA
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