Le patriarche Bartholomée de Constantinople  | © Jacques Berset
Vatican

Le patriarche Bartholomée défend le rôle pacifique des religions

«Il est trop utopique d’espérer que la solidarité et la cohésion sociale puissent être établies grâce à la mondialisation, au progrès économique, à l’amélioration du niveau de vie, à la science et à la technologie , a déclaré le patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée Ier qui recevait un doctorat honorifique dans une université pontificale de Rome le 21 octobre 2020. Il a souligné combien il était, selon lui, impossible de penser la paix «sans la contribution des grandes puissances spirituelles de l’humanité». 

À l’occasion de l’ouverture de l’année académique de l’Université pontificale Antonianum – l’université franciscaine de Rome – le recteur Augustin Hernandèz Vidales a tenu à remettre un doctorat honoris causa en philosophie au patriarche Bartholomée pour son action en faveur de la «Maison commune». Le leader orthodoxe était de passage à Rome pour participer le 20 octobre à la Rencontre Internationale de Prière pour la Paix

Ce dernier a remercié l’université franciscaine pour ce titre honorifique et a prononcé un discours sur l’impossibilité de penser la Maison commune mais aussi la fraternité «sans la contribution des grandes puissances spirituelles de l’humanité». «Il est trop utopique d’espérer que la solidarité et la cohésion sociale puissent être établies grâce à la mondialisation, au progrès économique, à l’amélioration du niveau de vie, à la science et à la technologie, à la communication numérique et à l’internet», a-t-il insisté.

Le patriarche a rappelé l’importance historique du Patriarcat de Constantinople, le présentant comme un «centre de rencontre de diverses cultures et nations». Il s’agit d’un «lieu de conciliation et de réconciliation», a-t-il insisté. 

La vraie foi et la responsabilité vis-à-vis du monde

«La vraie foi ne libère pas l’être humain de sa responsabilité envers le monde», a souligné le chef spirituel, donnant le «Document sur la fraternité» et Fratelli tutti en exemple. «Nous avons besoin les uns des autres», a exhorté le patriarche, et pour cela «nous avons besoin d’objectifs communs».

«Nous devons être critiques à l’égard de toutes les tendances qui sapent la solidarité et nous opposer à tout ce qui réduit les êtres humains à des consommateurs insatiables aux dépens de leurs voisins», a-t-il prévenu. À rebours appelé à «trouver les moyens d’éviter tout conflit de races ou choc de civilisations».

«Sonorité œcuménique»

Le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État du Saint-Siège, était présent lors de la remise du titre et prononcé un discours pour saluer en Bartholomée Ier une «figure emblématique» de la défense de l’environnement. Il a salué la «sonorité œcuménique» qui unissait Constantinople et Rome, rappelant combien le patriarche avait été une «vraie et profonde source d’inspiration» pour le pape François dans sa rédaction de Laudato Si’.

De son côté, le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, également présent, a souligné combien le dialogue entre les deux Églises était devenu une «habitude effective dans les faits». Le cardinal Peter Turkson, préfet du Dicastère pour le service du développement humain intégral, a salué cette «sintonie» qui unit le pape François et le patriarche – qui se sont rencontrés à dix occasions. Avec l’écologie intégrale, ils ont défini un «nouveau paradigme anthropologique», a-t-il avancé. (cath.ch/imedia/cd/mp)

Le patriarche Bartholomée de Constantinople | © Jacques Berset
21 octobre 2020 | 14:48
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 2 min.
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