Frère Aloïs, prieur de la communauté de Taizé (Photo: Wiesia/Flickr/CCBY-NC-ND 2.0)
International

Le prieur de Taizé de retour du Soudan du Sud, pays dévasté

La communauté de Taizé, dans la région française de Bourgogne-Franche-Comté, accueille  depuis deux ans des jeunes réfugiés du Soudan. Afin de mieux comprendre la situation sur place, frère Aloïs, prieur de la communauté, vient de passer une semaine à Juba et à Rumbek, au Soudan du Sud. Il décrit un pays dévasté.

La guerre civile, qui a éclaté en décembre 2013 dans ce pays de 12 millions d’habitants – deux ans après la proclamation de l’indépendance du Soudan du Sud – entre les clans du président Salva Kiir, un Dinka, et ceux de son ancien vice-président, Riek Machar, un Nouer, a déjà provoqué des dizaines de milliers de victimes.

Plus de 2 millions de personnes – dont 1 million d’enfants – ont fui les combats et ont passé les frontières pour chercher la sécurité en Ouganda, au Soudan, en Ethiopie, au Kenya, en République démocratique du Congo et en République centrafricaine. Quelque deux millions d’autres sont des déplacés internes, souvent en proie à la famine.

Frère Aloïs  dans un camp de personnes déplacées à Juba, au Soudan du Sud (Photo: www.taize.fr)

Le courage des mères

Frère Aloïs est allé rencontrer des acteurs de terrain et prier «auprès de ceux qui sont parmi les plus éprouvés de notre époque». De retour de ce pays dévasté, il dit avoir été particulièrement impressionné par la situation des femmes et des enfants.

«Les mères, souvent très jeunes, portent une grande part des souffrances causées par les violences. Beaucoup ont fui dans l’urgence. Elles restent résolument au service de la vie. Les enfants très tôt doivent prendre une part importante des corvées quotidiennes, mais ils aspirent à une scolarité. Le courage et l’espérance des mères et des enfants sont un témoignage exceptionnel!»

Des enfants perdus

Avec un autre frère de la communauté, Frère Aloïs a rendu visite aux diverses Eglises, observé leur travail d’enseignement, de solidarité, de soins aux malades et aux exclus, auprès d’une population très démunie. Ils ont visité un camp de personnes déplacées sous la protection de l’ONU où se trouvent notamment de nombreux enfants que leurs parents ont perdus et jamais retrouvés lors d’événements violents survenus dans le pays.

Le prieur de Taizé tirera de cette visite en Afrique quelques propositions concrètes qu’il publiera lors de la 40e Rencontre européenne de jeunes animée par Taizé à Bâle du 28 décembre au 1er janvier prochains. (cath.ch/com/be)

 

 

 

 

Frère Aloïs, prieur de la communauté de Taizé
19 octobre 2017 | 09:47
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 2 min.
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