Le service est le seul remède à la volonté de domination

La mémoire des totalitarismes dont la Lituanie a souffert doit conduire à se faire le «serviteur de tous», a invité le pape François lors de l’Angélus à l’issue de la messe célébrée le 23 septembre 2018 à Kaunas.

Pour l’impie, a estimé le successeur de Pierre, la force devient «norme de la justice». Il cherche ainsi à imposer une manière de penser et réprime dans la violence tout ce qui suggère une autre voie. C’est pourquoi «chez l’impie le mal cherche toujours à détruire le bien». Cette logique a conduit il y a 75 ans jour pour jour à l’anéantissement du ghetto de Vilnius et des milliers de Juifs qui y vivaient, a déploré le pontife.

Il faut faire mémoire de cette époque, a invité le pape, afin de demander au Seigneur de savoir discerner tout nouveau germe de cette attitude pernicieuse qui conduirait les nouvelles générations à céder aux chants des sirènes. Pour l’évêque de Rome, l’Evangile du jour donne le remède lorsqu’un peuple se croit supérieur: il doit se faire le dernier de tous et le serviteur de tous. Si l’Evangile guidait le monde actuelle, a affirmé le pape, la mondialisation de la solidarité serait vraiment une réalité.

Une pensée spéciale pour la communauté juive

Après la prière mariale, le pape François a remercié les autorités politiques et ecclésiales lituaniennes pour l’organisation de ce voyage. Il a également adressé une pensée spéciale à la communauté juive, en ce jour anniversaire de la destruction du ghetto de Vilnius. «Que le Très Haut bénisse le dialogue et l’engagement commun pour la justice et la paix», a-t-il souhaité.

En fin de journée, de retour à Vilnius, le pontife se recueillera devant un monument en mémoire de la liquidation du ghetto par les nazisme survenue le 23 septembre 1943. Plus de 95% des Juifs de Lituanie ont été tués au cours de la Deuxième Guerre mondiale. En 1937, ils étaient 160’000, soit 7% de la population totale. Des chiffres qui ont augmenté au début du conflit, avec l’afflux de Juifs polonais. Désormais, la Lituanie ne compte que 5.000 Juifs.

Après cet angélus, le chef de l’Eglise catholique doit désormais déjeuner avec les 17 évêques du pays. Puis, il se rendra à la cathédrale de la ville pour un moment de prière et de rencontre avec les prêtres, religieux, consacrés et séminaristes. (cath.ch/xln/mp)