L’Eglise en Belgique sort son premier rapport annuel

L’Eglise catholique en Belgique a publié le 21 novembre 2018 son tout premier rapport annuel. Fruit de deux ans de travail, ce document présente un portrait vivant de l’action de l’Eglise dans le pays, chiffres à l’appui. Un exercice de transparence inédit.

Que fait l’Eglise? On sait bien sûr qu’il existe un ‘culte catholique’», avec des messes du dimanche et le catéchisme pour préparer les enfants aux sacrements. On a aussi, généralement, une vision hiérarchique de l’Eglise, qui apparaît comme une institution très centralisée.

Le premier rapport annuel de l’Eglise catholique en Belgique, présente une réalité beaucoup plus large, relève l’agence d’information cathobel. A côté de la vie liturgique, de l’organisation hiérarchique et diocésaine, des milliers de personnes, dont un très grand nombre de bénévoles, s’engagent au quotidien dans le service des plus pauvres, des malades, des réfugiés, à travers une multitude d’associations, d’initiatives et de projets locaux.

Né d’une volonté de transparence des évêques de Belgique, ce rapport a été préparé, pendant près de deux ans, par un comité de pilotage. Son objectif: présenter les personnes qui sont l’Eglise en Belgique. «Un questionnaire très concret a été adressé aux diocèses et à de nombreuses organisations», explique Stéphane Nicolas, spécialiste des statistiques et co-rédacteur du rapport. Comme il était difficile d’obtenir de données exhaustives, le choix a été fait de présenter des projets et des témoignages pour illustrer des thèmes. Le rapport respecte néanmoins la rigueur scientifique.

Près de 10% de pratiquants

Le rapport révèle que 52,76% de la population belge se déclarent catholiques, et 9,42% sont pratiquants, ce qui correspond à 1 million de personnes. 163’360 bénévoles sont actifs dans les 3’846 paroisses, En 2016, le clergé en Belgique se composait de 2’774 prêtres diocésains, 2’205 prêtres religieux et 601 diacres permanents. Cette année-là, 50’857 baptêmes, 41’060 confirmations et 7’859 mariages ont été célébrés.

Un portrait diversifié

Si le rapport renseigne largement sur les activités directes de l’Eglise, il ne fournit pas de statistiques globales relatives au nombre d’employés qui travaillent dans des institutions de santé catholiques, ni un tableau complet du nombre de ces institutions elles-mêmes. Mais il sagit de plusieurs dizaines de milliers de personnes.

Cette présentation donne un portrait très diversifié de l’Eglise belge. D’accès facile et agréable, le document présente des textes courts, illustrés par de nombreux témoignages, le tout servi par une mise en page agréable.

Subventionnée par l’Etat

Une deuxième partie, plus courte, présente des éléments relatifs au patrimoine et à l’organisation de l’Eglise en Belgique. On y découvre que la Belgique francophone compte 2’550 églises, et la Flandre 1’746 et que, entre 2012 et 2016, 75 bâtiments d’église ont été désaffectés. On y rappelle aussi que les biens d’église n’appartiennent plus à l’Eglise, depuis la Révolution française de 1789, mais que le Concordat de 1801 lui accorde des subventions publiques en guise de réparation.

Outre les rémunérations des ‘ministres du culte’, pris en charge par l’Etat fédéral, l’Eglise est financée par le biais des fabriques d’église – également une institution publique –, et de l’association des œuvres paroissiales (AOP). Celle-ci centralise collectes, contributions et autres dons. Un dernier chiffre: le budget global de fonctionnement des évêchés et du centre interdiocésain s’élevait, pour l’année 2016, à 26 millions d’ euros. A l’avenir, la Conférence épiscopale devrait publier un tel rapport chaque année. (cath.ch/cathobel/mp)