L’exploitation minière pollue l’eau de la rivière Rively près de Johannesburg. (©Pain pour le prochain/Daniel Tillmanns)
Suisse

Des entreprises suisses impliquées dans des violations des droits humains

Des entreprises suisses ont été impliquées au moins 64 fois, entre 2012 et 2017, dans des violations à l’étranger des droits humains ou des normes environnementales. C’est ce que dénoncent dans un communiqué du 13 septembre 2018 Action de Carême (AdC) et Pain pour le Prochain (PPP).

Les 64 incidents recensés par les œuvres d’entraide au cours des six dernières années, sont imputables à 32 entreprises suisses de 14 secteurs différents. Pour Adc et PPP, ces chiffres illustrent la faiblesse des mesures volontaires et l’urgence de l’initiative pour des multinationales responsables.

L’extraction minière visée

De l’or extrait illégalement finit dans les raffineries suisses, des enfants travaillent dans des carrières exploitées par des fournisseurs de l’industrie du ciment, les entreprises de matières premières polluent le sol, l’eau et l’air. AdC et PPP ont compilé et analysé des cas connus ces dernières années. Entre 2012 et 2017, des entreprises suisses ont ainsi été impliquées au moins 64 fois dans des violations à l’étranger des droits humains ou des normes environnementales.

L’analyse renprend les violations qui ont fait l’objet de recherches documentées, par les médias, les ONG ou les syndicats. Le nombre de cas réels pourrait être beaucoup plus élevé. De nombreuses allégations ne sont pas documentés de façon exhaustive.

64 cas pour 32 entreprises

Les 64 cas sont attribuables à 32 entreprises de 14 secteurs. Les multinationales actives dans l’extraction de matières premières sont celles qui causent le plus de problèmes. 19 cas proviennent de cette industrie, dont 11 causés par le seul groupe zougois Glencore. Viennent ensuite les banques et l’industrie alimentaire, qui comptent chacune 7 cas. Pour ce qui est du type d’incidents, la pollution de l’environnement est en tête avec 21%, suivie des droits des travailleurs et de la sécurité au travail.

AdC relèvent aussi que cinq grandes entreprises sont responsables de la moitié des cas: Glencore, Nestlé, LafargeHolcim, Syngenta et Credit Suisse. Ce qui tend à démontrer que les mesures volontaires, auxquelles ces entreprises se réfèrent sans cesse, ne suffisent pas à empêcher les infractions aux droits humains et des normes environnementales.

L’initiative pour des multinationales responsables

Pour AdC et PPP la solution peut venir de l’initiative pour des multinationales responsables Ce texte exige des sociétés internationales qu’elles examinent régulièrement leurs risques en matière de droits humains et d’environnement et qu’elles prennent des mesures préventives pour empêcher ces violations. Le parlement fédéral a fait un pas dans cette direction en adoptant un contre-projet indirect lors de la révision de la loi sur les sociétés anonymes, en juin dernier. (cath.ch/com/mp)

L’exploitation minière pollue l’eau de la rivière Rively près de Johannesburg. (©Pain pour le prochain/Daniel Tillmanns)
13 septembre 2018 | 11:34
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 2 min.
AdC (23), Droits Humains (49), Environnement (117), intiative (6), multinationales (9), PPP (22)
Partagez!