Mosquée de Chouchi, Haut-Karabakh 2015 | © Jacques Berset
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Les évêques de France expriment leur solidarité avec le Haut-Karabakh

Alors que de sanglants combats se poursuivaient dimanche 8 novembre 2020 aux abords de la ville stratégique de Chouchi, qui ouvre la route vers Stepanakert, la capitale de la république du Nagorny Karabakh, les évêques de France ont exprimé leur solidarité avec les habitants de l’enclave séparatiste arménienne assiégée par les forces azéries.

Les évêques de France, réunis par visio-conférence en Assemblée plénière, ont exprimé à Mgr Elie Yeghiayan, évêque de l’éparchie de Sainte-Croix de Paris des Arméniens catholiques en France, leur profonde solidarité avec les habitants du Haut-Karabakh. Ceux-ci, Arméniens dans leur immense majorité, subissent les conséquences du conflit avec l’Azerbaïdjan qui a repris depuis le 27 septembre 2020.

«Ni le peuple arménien, ni le peuple azéri, déjà en lutte contre la pandémie du Covid-19, n’ont [quelque chose, ndlr] à gagner à la reprise d’une guerre. Déjà, trop de combats et de bombardements ont provoqué des morts, militaires et civils, des dégâts considérables dans les villes et les villages, y compris contre des lieux de culte et des monuments historiques. Déjà, des exactions sont dénoncées», relèvent les évêques français dans leur communiqué publié à Paris le 8 novembre  2020.

Le «groupe de Minsk» interpellé

Ils joignent leurs voix à celle du pape François et d’autres qui réclament l’intervention des chefs d’Etats des Etats-Unis, de la Russie et de la France, parties prenantes du «groupe de Minsk», pour qu’ils agissent avec fermeté pour l’arrêt des combats et en faveur de toutes mesures propres à régler ce conflit définitivement.

Les évêques de France pensent avec douleur aux défunts civils et militaires, aux blessés dont le nombre grandit, aux personnes qui ont perdu leur travail et leur maison et se retrouvent réfugiées loin de chez elles, aux enfants devenus orphelins.

Douloureux souvenir du génocide arménien ravivé

Ces souffrances ne sont pas sans raviver le douloureux souvenir du génocide arménien, il y a cent ans, qui a conduit de nombreuses familles sur le sol de France, affirment les évêques français. Ils demandent aux paroisses et aux communautés de leurs diocèses de prier pour que les responsables politiques décident d’un cessez-le-feu et que des voies de justice et de paix soient trouvées pour le Haut-Karabakh. Cette prière pourrait être portée dans les intentions de la neuvaine préparatoire à la fête de l’Immaculée Conception.

Les évêques de France font leurs les propos du pape François à la fin de la prière de l’Angélus du dimanche 1er novembre: «En ce jour de fête, nous n’oublions pas ce que se passe au Nagorny-Karabakh, où les combats armés succèdent à des trêves fragiles, avec une augmentation tragique du nombre des victimes, des habitations, des infrastructures et des lieux de culte détruits, tout cela touchant toujours plus massivement les populations civiles. C’est tragique ! Je voudrais renouveler mon appel pressant aux responsables des parties en conflit, afin ‘qu’ils interviennent aussi vite que possible pour éviter que davantage de sang innocent soit répandu’. (Encyclique Fratelli tutti, n. 192)».

Pour une négociation sincère

Le pape François lançait alors un appel aux responsables tant arméniens qu’azéris afin qu’ils ne pensent pas résoudre ce qui les oppose par la violence, mais qu’ils s’engagent plutôt dans une négociation sincère avec l’aide de la communauté internationale. «De mon côté, je suis proche de tous ceux qui souffrent et j’invite à demander l’intercession des saints pour une paix stable dans la région», avait-il lancé depuis le Vatican. (cath.ch/be)

Mosquée de Chouchi, Haut-Karabakh 2015 | © Jacques Berset
8 novembre 2020 | 14:02
par Jacques Berset
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