L'Eucharistie, un événement essentiel selon le cardinal Cantalamessa

«Parler de l’Eucharistie en temps de pandémie (et à présent avec les horreurs de la guerre dans les yeux) ce n’est pas nous abstraire de la réalité dramatique que nous vivons», a déclaré le cardinal Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale, lors de sa première prédication de Carême, prononcée dans la salle Paul VI, le 11 mars 2022.

«Raviver l’émerveillement devant l’Eucharistie», voilà le projet auquel se propose de participer le capucin. Soulignant le fait que le plus grand sacrement de l’Église catholique est très exposé «du fait de sa répétitivité», il encourage les fidèles à s’en servir pour «regarder (la réalité) d’un point de vue plus élevé et moins contingent» sans toutefois s’«abstraire des drames» vécus, qu’ils soient sanitaires ou conflictuels.

Dans un monde qui semble nous échapper, l’Eucharistie est la preuve que Jésus est avec nous (…) intentionnellement, insiste-t-il, et qu’Il est celui qui a inversé à jamais les rôles de l’histoire entre vainqueurs et victimes, faisant de la victime le vrai vainqueur. 

Dans l’histoire du Salut, l’Eucharistie n’occupe non pas une place mais toute la place explique le cardinal italien. «Elle est présente comme figure dans l’Ancien Testament, comme événement dans le Nouveau et comme sacrement dans l’Église». Et même si «l’événement (la venue du Christ et son mystère de mort et de résurrection) n’a eu lieu qu’une seule fois», souligne-t-il, le sacrement, lui, a lieu à chaque fois. Grâce à l’Eucharistie, les catholiques deviennent mystérieusement contemporains à la passion du Christ et se préparent ainsi à connaître leur salut.

«Pour faire de la messe à chaque fois une célébration nouvelle et attrayante», et ainsi redonner au sacrement de l’Eucharistie tout son sens, la liturgie de la Parole est « la meilleure ressource » dont dispose l’Église, a expliqué le prélat.

Il a insisté sur l’importance des textes sacrés qui ont «un pouvoir de guérison» pour tous les croyants. Toutefois, les bienfaits de la liturgie de la Parole ne sauraient être complets sans la force que répand l’Esprit saint, ce don de Dieu qui «a ouvert l’intelligence des disciples à la compréhension des Écritures», assure-t-il.

> Retrouvez l’ensemble de la prédication du cardinal Cantalamessa sur son site internet