Audrey Azoulay est à la tête de l'UNESCO depuis octobre 2017 | © UNESCO/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0
Vatican

L’UNESCO est au cœur de la «refondation» éducative demandée par le pape

La directrice générale de l’UNESCO, la Française Audrey Azoulay a salué le 15 octobre 2020, le renouvellement du Pacte éducatif mondial, par le pape François. Cette démarche rejoint l’ambition historique et humaniste de l’UNESCO de «construire la paix (…) par les esprits», a déclaré Audrey Azoulay, dans un message diffusé à l’Université du Latran (Rome).

L’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a vocation à être «au cœur de la refondation» éducative voulue par le pape, a sa directrice générale Audrey Azoulay.

S’exprimant successivement en espagnol, en français puis en anglais, la Française a remercié le pontife pour la confiance que ce dernier accordait à l’UNESCO. Elle s’est inquiétée de la crise plurielle et avant tout éducative majeure traversée par le monde: alors que 1,6 milliard d’étudiants ont été privés de leur salle de classe, 40% des pays n’ont pas été en mesure de déployer des dispositifs pour permettre la continuité des cours. 

«L’éducation ne peut se limiter à ses fonctions économiques ou utilitaires», a déclaré la présidente en s’alignant sur la vision du pontife. Elle s’est réjouie du renouvellement de ce pacte qui considère l’éducation dans toute sa portée. Cette vision ‘intégrale’ est partagée par l’organisation qui ‘a vocation à être au cœur de cette refondation’, que ce soit à travers la culture, les sciences ou encore le sport. «Le pape François fait écho à la grammaire, à l’ADN de l’UNESCO, à son ambition historique et humaniste de construire la paix d’abord par les esprits», a-t-elle ajouté. 

«Ce que la crise du Covid-19 aura donc confirmé en révélant les fragilités des systèmes éducatifs et au-delà la fragilité de nos sociétés, c’est la nécessité d’un nouvel agenda, d’un nouvel engagement de toute la société pour l’éducation», a encore analysé la haute fonctionnaire. Selon elle, cette pandémie a «libéré une mondialisation de l’indifférence» s’exprimant notamment par la violence de «certains discours de haine contre les plus vulnérables» que ce soit envers les migrants, les populations vulnérables ou encore les femmes.

Abandonner une vision hiérarchique de l’éducation

Durant cet après-midi de lancement du Pacte éducatif mondial, une foule de personnalités du monde éducatif sont intervenues. La sociologue italienne Silvia Cataldi a déploré que les professeurs ne perçoivent parfois les élèves que comme «des récipients à remplir» et a enjoint les institutions du monde de l’éducation à changer. Elle s’est réjouie de l’invitation du pape à diffuser une vision intégrale de l’éducation auprès des enseignants et a encouragé à abandonner une vision abstraite et hiérarchique de l’éducation. 

Introduisant cet événement, le préfet de la Congrégation pour l’éducation catholique, le cardinal Giuseppe Versaldi, a mis en lumière le nécessaire renouvellement de ce pacte à la lumière de la pandémie. Cette dernière a en effet accentué les écarts entre les élèves disposant de moyens et les plus vulnérables. Des intervenants de différentes religions, un bouddhiste et un musulman, ont également témoigné de leur vision de l’éducation. 

Le président de l’association de droit pontifical Scholas Occurentes a quant à lui raconté la genèse de cette initiative créée par l’ancien archevêque de Buenos Aires devenu pape. C’est selon lui la fracture éducative qu’a connue le pays qui avait incité le cardinal argentin à lancer cette association qui s’est employée à générer, d’abord en Argentine puis dans le monde entier, «une éducation génératrice de sens». (cath.ch/imedia/cg/mp)  

Audrey Azoulay est à la tête de l'UNESCO depuis octobre 2017 | © UNESCO/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0
16 octobre 2020 | 08:51
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 2 min.
Partagez!