Maroc: Le pape invite à dépasser toutes tentations de haine

La joie de se savoir aimé de Dieu est un «pur don» qui demande de dépasser toutes considérations de condition, a affirmé le pape François le 31 mars 2019 lors de son homélie au cours de la messe de conclusion de son voyage apostolique célébrée au stade Mouly Abdallah de Rabat (Maroc).

Dans un stade comble, cette messe s’est déroulée en présence d’environ 10’000 personnes de soixante nationalités. Au Maroc, la communauté catholique d’environ 25’000 fidèles au total est largement composée d’expatriés européens et d’Afrique subsaharienne. Dans une ambiance joyeuse, les participants ont attendu le pape en dansant et chantant. Derrière le siège du président de la célébration, surmonté d’une croix glorieuse, une grande fresque reprenait des éléments typiques de l’architecture du Maghreb.

L’évangile du jour (Lc 15, 1-3.11-32), a relevé l’évêque de Rome dans son homélie, est celui du fils prodigue. Face au retour de son enfant, le père de la parabole reste dans une joie «incomplète» tant que son autre fils ne participe pas à la fête. Mais celui-ci préfère être «orphelin» que fraternel, il ne peut accepter la «compassion» de son père. Pour le pontife, ce sentiment de «trahison et d’indignation», cette «tension» vers la «haine et la vengeance», peut toujours être présent. En effet, des circonstances difficiles, menant à vouloir une justice «rapide et efficace», existent indiscutablement.

A rebours de cette attitude, a-t-il exhorté, les chrétiens doivent participer à l»l’amour même et à la compassion» du Seigneur. «C’est l’héritage et la richesse les plus grands du christianisme». En effet, les chrétiens sont conscient de leur «condition d’enfants aimés, attendus et célébrés» par Dieu. C’est un «pur don», a lancé le chef de l’Eglise catholique, qui invite à voir au-delà de toute «condition morale, sociale, ethnique ou religieuse».
Des «oasis de miséricorde»

Ainsi, a-t-il poursuivi, l’appartenance et la mission chrétienne ne naissent pas «de légalismes, de relativismes ou d’intégrisme» mais bien de personnes qui savent prier avec «humilité et constance». D’autant, a assuré le pape François, qu’il y a «beaucoup de demeures» dans la «maison du Père». «Seuls restent dehors ceux qui ne veulent pas prendre part à sa joie», a-t-il insisté. Et le pape de noter que la parabole ne donnait pas la décision final du fils aîné. «Nous pouvons penser que cette fin ouverte a été écrite pour que chaque communauté, chacun de nous, puisse l’écrire avec sa vie».

Par ailleurs, le successeur de Pierre a salué le «témoignage» donné par les catholiques au Maroc. «Merci pour les efforts réalisés afin que vos communautés soient des oasis de miséricorde». En conclusion de cette homélie, le pape a assuré prier pour que le Seigneur «fortifie et rende fécondes les œuvres de son amour». Pour cela, il a choisi d’appeler Dieu d’un nom généralement utilisé par les «frères et sœurs musulmans» : «le Puissant et le Clément».

Si la messe est célébrée en espagnol et l’homélie prononcée dans cette langue, les chants eux sont en français. Quant au ›Notre-Père’ il doit être chanté après la consécration eucharistique en arabe. L’assemblée a d’ailleurs été invitée à répéter le chant de cette prière dans cette langue avant l’arrivée du pontife. Comme il s’agissait du 4e dimanche de Carême – aussi connu sous le nom de laetare – le célébrant est vêtu d’ornements roses.

Après cette célébration eucharistique, le pape François doit se diriger vers l’aéroport international de Rabat. Après une cérémonie de départ – à laquelle le roi du Maroc ne sera pas présent – le Souverain pontife montera à bord d’un avion de la compagnie Royal Air Maroc. Celui-ci doit décoller vers 17h15 (UTC+1) pour arriver à Rome-Ciampino vers 21h20 (UTC+2). (cath.ch/imedia/xln/pp)

31 mars 2019 | 17:37
par Pierre Pistoletti
Temps de lecture: env. 3 min.
Maroc (59), pape françois (2269)
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