Le pape François a mis en garde contre la peur des migrants (Photo:Squat Le Monde/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0)
Vatican

Message du 1er janvier: le pape invite à un «regard contemplatif» sur les migrants  

Le Saint-Siège a publié par anticipation le 24 novembre 2017 le prochain Message du pape François pour la paix, en date du 1er janvier 2018. Insistant à nouveau sur la nécessité d’un accueil généreux, bien qu’avec prudence, le pontife appelle à contempler «l’unique famille» humaine, image de la Jérusalem céleste.

250 millions de personnes dans le monde sont des migrants – parmi eux 22 millions de réfugiés – constate le pontife. C’est le signe pour lui que le 21e siècle «n’a pas encore connu de véritable tournant». En effet, les conflits armés et les violences organisées continuent de provoquer des déplacements de population.

Mais la réponse n’est pas pour le pape dans la rhétorique de la peur des migrants, qui méprise la dignité humaine, et insiste sur les risques sécuritaires et le poids financier de ces populations. Le pontife invite au contraire à les considérer «avec un regard rempli de confiance, comme une occasion de construire un avenir de paix».

Les portes de la Cité céleste sont «toujours ouvertes»

Ce «regard contemplatif» consiste, selon lui, à considérer migrants et populations locales comme une unique famille, ayant le même droit sur les biens de la terre. Cela renvoie également, précise le successeur de Pierre, à l’image de la Jérusalem céleste, décrite par la Bible comme une cité dont les portes sont toujours ouvertes.

«Il nous faut également porter ce regard contemplatif sur la ville où nous vivons», poursuit-il, d’autant que les migrants «enrichissent la vie des nations qui les accueillent». Ils apportent avec eux un «élan de courage», leurs capacités, énergies et aspirations, sans compter les trésors de leur culture d’origine.

Ce regard contemplatif doit également guider le discernement des autorités publiques, afin de pousser les politiques d’accueil au maximum, dans la mesure où cela est compatible avec le bien réel de leur peuple.

Vertu de prudence

En matière d’immigration, la vertu de prudence est en effet nécessaire aux gouvernants, souligne ainsi le pape. Pour ne pas être comme le constructeur imprévoyant de l’Evangile, «qui fit mal ses calculs et ne parvint pas à achever la tour qu’il avait commencé à bâtir».

Appelant à une véritable stratégie envers les migrants, le pontife souhaite enfin l’adoption par les Nations unies en 2018 de deux pactes mondiaux. L’un pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, et l’autre concernant les réfugiés. Ceci afin que le réalisme nécessaire de la politique internationale ne devienne pas une soumission au cynisme et à la mondialisation de l’indifférence. (cath.ch/imedia/ap/rz)

Le pape François a mis en garde contre la peur des migrants
24 novembre 2017 | 14:03
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 2 min.
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