Le pape François rappelle que Marie et Joseph. avec l'Enfant Jésus, ont été des réfugiés en Egypte    (Photo: Flickr/Long Thiên/CC0 1.0)
Vatican

Messe de minuit: Dieu est présent même quand nous le croyons absent

 

A Noël, Dieu nous invite à le reconnaître dans «l’hôte indiscret» de nos vies, a affirmé le pape François dans son homélie de la messe de minuit célébrée le 24 décembre 2017 dans la basilique Saint-Pierre au Vatican. Tout au long de son homélie de Noël, le pontife a fait le parallèle entre la Sainte Famille et celles et ceux qui, de nos jours, sont contraints de fuir la guerre ou la pauvreté.

Dans son homélie de la messe de la Nativité du Seigneur, le pontife est revenu sur «l’étincelle révolutionnaire de la tendresse de Dieu» qui est apparue avec la naissance de Jésus. «La naissance du Christ dans une étable nous invite à reconnaître la présence du Seigneur dans ‘l’hôte indiscret’ du quotidien de nos vies, a-t-il souligné dans son homélie de minuit anticipée à 21h30, dans une basilique Saint-Pierre peuplées par des visages du monde entier.

Visages du monde entier

Les langues des intentions de prières (en arabe, portugais, chinois, roumain, mais aussi en bangladais, langue du Bangladesh, dernier pays visité par le pape cette année) traduisaient l’attente du Sauveur, incarné dans une famille pauvre et rejetée il y a 2000 ans, comme des millions de personnes à notre époque contemporaine.

Marie et Joseph sont comme les réfugiés d’aujourd’hui, a en effet expliqué le Saint-Père. «Dans les pas de Joseph et de Marie se cachent de nombreux pas. Nous voyons les traces de familles entières qui, aujourd’hui, se voient obligées de partir», en référence directe aux réfugiés sur les routes de l’exil. Ils étaient chargés d’incertitude et des dangers propres à ceux qui doivent quitter leur maison» et qui arrivent dans une «terre où il n’y avait pas de place pour eux».

«L’étincelle révolutionnaire de la tendresse de Dieu»

Pour assister à la messe de minuit, les fidèles ont  attendu pendant plusieurs heures avant de pouvoir rentrer dans la basilique. Plongée dans une semi-obscurité au début de la célébration, celle-ci a été entièrement illuminée après le ›Kalenda’ – annonce de la naissance du Christ – et les cloches ont retenti.

Le pape a alors dévoilé et encensé une statue de l’Enfant Jésus installée sur un trône, tandis que douze enfants apportaient des fleurs. Parmi eux, deux enfants chinois et deux autres du Chili et du Pérou. Ces deux derniers pays seront visités par le pape François en janvier prochain.

C’est dans une ville qui n’avait pas de place pour elle et Joseph, a relevé le pontife dans son homélie, que «Marie nous a offert l’Emmanuel», dans d’une étable de Bethléem. «Là, s’allume l’étincelle révolutionnaire de la tendresse de Dieu», a-t-il insisté. Noël invite donc à reconnaître le Seigneur là où Il semble absent, dans «l’hôte indiscret», bien des fois méconnaissable, du quotidien de nos vies.

Le vrai pouvoir et la liberté authentique

Une «nouvelle créativité sociale» doit donc naître avec Noël, a souhaité le pape François, où la «force de la peur» est transformée en charité. Car celle-ci «ne s’habitue pas à l’injustice» et a le courage de l’hospitalité, malgré les conflits. «N’ayez pas peur, ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ», a lancé le pape François en reprenant la fameuse phrase de son prédécesseur Jean Paul II.

A Noël, a expliqué le pape, Dieu se fait petit Enfant afin «que nous le prenions dans nos bras» et que ses pleurs nous réveillent de l’indifférence. Chacun devient donc protagoniste de l’hospitalité de Dieu et est ainsi appelé à être «sentinelle» de l’espérance et de la tendresse des autres. Pour le pontife, Noël enseigne ainsi le vrai pouvoir et la liberté authentique: honorer et secourir la fragilité du plus faible.

La naissance de l’Enfant Jésus, a poursuivi l’évêque de Rome, est «une petite brèche» d’espoir pour ceux qui ont tout perdu. Cette espérance, a-t-il relevé, a d’abord été révélée aux bergers, des marginaux considérés comme impurs. Telle est la joie de Noël, selon le successeur de Pierre: Dieu «nous a embrassés, nous païens, pécheurs et étrangers».

Le sang versé à cause des Hérode modernes

La route depuis Nazareth de Marie et Joseph, a rappelé le pape, était à la fois pleine de l’espérance de la naissance à venir, mais aussi des incertitudes du trajet. Une fois arrivés à Bethléem, ils ont été confrontés à une «terre qui ne les attendait pas».

Pour le pape argentin, ils préfigurent les millions de personnes aujourd’hui contraintes de quitter leur terre. Souvent, a-t-il relevé, cette émigration est «chargée d’espoir». Mais parfois, a-t-il dénoncé, elle est guidée seulement par la survie, face «aux Hérode» modernes qui, pour s’enrichir, ne craignent pas de «verser le sang innocent». (cath.ch/imedia/xln/be)

Vous pouvez revivre la messe de minuit à la basilique St-Pierre sur:  http://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2017-12/suivre-la-messe-de-minuit-en-direct-de-la-basilique-saint-pierre.html#play

 

Le pape François rappelle que Marie et Joseph. avec l'Enfant Jésus, ont été des réfugiés en Egypte
25 décembre 2017 | 08:55
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 3 min.
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